L’Afrique est le continent le plus touché par la corruption en 2005, selon l’Indice de Perception de la Corruption de Transparency International. Les trois quarts des pays africains sondés ont, en effet, obtenu une note inférieure à 3 sur 10. Seul le Botswana a eu une note au dessus de la moyenne.
Par Vitraulle Mboungou
La corruption est le grand fléau de l’Afrique. L’Indice de Perception de la corruption (IPC) 2005, publié par Transparency international (TI) le 18 octobre dernier, le prouve une fois de plus en classant les nations africaines parmi les plus corrompues au monde. Ce classement est le résultat de 16 sondages effectués par 10 institutions indépendantes. Et un pays doit paraître dans au moins trois sondages pour faire partie du classement. La note s’étend de 10, qui équivaut à une probité élevée, à 0, pays très corrompu.
Sur 44 pays africains sondés, une dizaine seulement ont une note supérieure à 3. Seul le Botswana, classé à la 32e place mondiale, est au dessus de la moyenne avec une note de 6.9 sur 10. Ce qui le place au premier rang des pays africains les moins corrompus, derrière la Tunisie (39e rang avec 4.9), l’Afrique du Sud (44e rang avec 4.5), les îles Maurice (54e rang avec 4.2) et Seychelles (48e rang avec 4.0). Le Gabon (88e a avec 2,9) est, avec les Seychelles, le pays qui a enregistré la plus mauvaise évolution avec une diminution de 0,4 point de sa notre par rapport à 2004. D’autres comme le Nigeria (152e rang), ont enregistré une légère progression, en passant de 1.6 en 2004 à 1.9 en 2005, laissant, cette fois, au Tchad (158e) la dernière place du classement mondial.
La corruption, une menace pour le développement
« La corruption est une cause majeure de la pauvreté ainsi qu’un obstacle pour la contrer… Elle doit être combattue avec vigueur pour que toute aide allouée puisse provoquer une vraie différence pour libérer les gens de la pauvreté», a affirmé Peter Eigen, président de TI. Selon lui, la corruption freine la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement car elle est à l’origine du « sabotage » de la croissance économique et du développement durable. Notons que parmi les dix-neuf pays les plus pauvres du monde, qui ont récemment bénéficié d’une annulation de leur dette, aucun n’a obtenu de note supérieure à 4 de leur Indice de Perception de la corruption. Le nombre des pays étudiés est passé de 145 à 158 cette année. Le Tchad, dernier du classement, aux antipodes l’Islande première, stagne avec une note de 1.7 en 2005 comme en 2004.