Un rapport onusien publié jeudi dénonce des violations flagrantes des droits humains dans les prisons de Centrafrique. Torture, mauvais traitements, détentions illégales et arbitraires sont monnaie courante, selon le document qui couvre l’année 2023.
Des milliers de personnes sont détenues dans des conditions désastreuses, entassées dans des prisons surpeuplées où l’accès à la nourriture, à l’eau, à l’assainissement et aux soins de santé est extrêmement limité. Cette situation entraîne une malnutrition généralisée, la propagation de maladies et un manque criant de ressources pour les détenus.
Détention arbitraire et absence de jugement
Le rapport pointe également du doigt la tendance des forces de sécurité à procéder à des arrestations et détentions illégales et arbitraires. À la fin de l’année 2023, 1 749 détenus attendaient toujours leur jugement, certains depuis près de six ans, en violation flagrante du droit à un procès équitable.
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L’ONU exhorte les autorités centrafricaines à prendre des mesures urgentes et concrètes pour remédier à ces violations des droits humains. La réforme du système pénitentiaire en cours offre une occasion de s’attaquer à ces problèmes structurels.
Contexte d’instabilité et de violations des droits humains
Le rapport met en lumière le cas de Dominique Yandocka, député d’opposition emprisonné depuis le 15 décembre 2023 pour « tentative de coup d’État », sans que les accusations aient été étayées. Sa détention jugée illégale malgré son immunité parlementaire, illustre la répression croissante exercée par le régime contre la société civile, les médias et l’opposition.
Ces violations des droits humains s’inscrivent dans un contexte d’instabilité chronique en Centrafrique, où des groupes armés rebelles et des milices sèment la terreur dans le pays. Le régime du Président Faustin Archange Touadéra, en place depuis 2016, est régulièrement accusé de réprimer l’opposition et de bafouer les libertés fondamentales.