Ce n’est pas encore le grand rush mais les premiers symptômes sont là. La toux ivoirienne a contaminé ses voisins maliens, guinéens et burkinabè. Bamako et Ouagadougou ont commencé à rapatrier leurs ressortissants volontaires installés en Côte d’Ivoire. Les autorités maliennes ont commencé par un programme de 10 000 rapatriés, contre 7 000 pour le Burkina Faso. Ce n’est rien en comparaison avec les immigrés de ce pays résidant dans le pays de feu Houphouët-Boigny.
Mais les premiers signes annoncent une maladie grave. La locomotive de l’Afrique de l’Ouest est en panne. Incontestablement. Un handicap qui a des conséquences dans toute la région. Les plus touchés sont le Burkina et le Mali, pays frontaliers, liés à la côte d’Ivoire par des raisons historiques et économiques. Car, même si les rapatriements ont été volontairement médiatisés, aucune des deux capitales ne souhaite voir ses ressortissants revenir en masse au pays. Aucune d’elle n’a les moyens de les accueillir. Surtout pas le Burkina. Plus de 3 millions de burkinabè vivent de l’autre côté de la frontière, contribuant à faire vivre aussi bien l’économie de la Côte d’Ivoire et celle du Burkina. Une telle manne financière ne se trait pas du jour au lendemain sans conséquences. Et ces conséquences ne sont pas quantifiables politiquement.
Le retour des immigrés ne va pas sans perturber le tissu social et économique des pays d’origine. La Guinée, par peur de déstabilisation, n’encourage pas le rapatriement. Avec une économie chancelante, Conakry sait qu’elle ne pourra jamais réinsérer tous les Guinéens de la Côte d’Ivoire.