Les plaisantins ont téléphoné à plusieurs commissariats pour obtenir les fiches Stic de rappeurs français. Prenant l’affaire très au sérieux, la Befti ouvre une enquête.
Les fameuses fiches Stic (Système de traitement des infractions constatées) sont à nouveau sur la sellette. Quatre ans après le rapport au vitriol de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) de 2009 faisant état de problèmes de rigueur qui mettaient en cause plus de 6,5 millions de personnes, le débat autour de la fiabilité des fiches refait surface.
Des fiches de plusieurs rappeurs français dont La Fouine, Booba, Morsay, Rohff ou encore Cortex ont en effet été récupérées et publiées sur Youtube par des plaisantins. La méthode des imposteurs était très simple. Ils se font passer pour des policiers et demandent à leur interlocuteur de se connecter au Stic pour leur fournir le casier judiciaire de personnes qu’ils auraient interpelées.
Néanmoins, il convient de rappeler que la fiche Stic n’a rien à voir avec le casier judiciaire. Celui-ci ne concerne que les condamnations, tandis que la fiche Stic regroupe des informations liées aux personnes mises en cause et aux victimes.
Sans surprise, la plupart des rappeurs concernés ont des dossiers chargés : recel, conduite en état d’ivresse, vol à l’arrachée ainsi de suite. Mais certains dont Morsay prennent l’information avec beaucoup d’humour. « ViolVocal, ils sont très très forts. Moi ça ne me dérange pas. Ça m’amuse », s’est-il confié aux journalistes.
Ce qui n’était au début qu’une simple plaisanterie passe pour une affaire assez sérieuse car des enquêtes, confiées à la Befti (Brigade d’enquête sur les fraudes aux technologies de l’Information), viennent d’être ouvertes. « On prend cette affaire très au sérieux », a-t-on réagi à la préfecture de police de Paris. La police des polices a également été saisie.