Bousculée par la série de coups d’Etat sur le continent, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a mis en place une stratégie déjà appliquée en Guinée-Bissau où un putsch a été évité en février dernier.
Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, recevant son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a poussé ce dernier à évoquer la stratégie mise en place par les chefs d’Etat de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) pour contrer la série de putschs ayant frappé cette région du continent. Le dirigeant sud-africain a salué la stratégie décisive de l’institution contre les coups d’Etat.
«Le continent a beaucoup à apprendre de la façon dont la CEDEAO appréhende ce genre de sujets et fait face à une série de coups d’Etat», a indiqué le chef de l’Etat sud-africain, lors d’une conférence de presse commune avec son hôte. Selon le dirigeant, «la détermination et la capacité à décider de la part des organes dirigeants de la CEDEAO sont remarquables et sont un très bon exemple pour le reste du continent».
Prenant la balle au rebond, le Président bissau-guinéen a reconnu que «la CEADAO a trouvé une solution. En Guinée-Bissau, j’ai des troupes de la CEDEAO». Le dirigeant va plus loin, révélant : «Nous allons faire la même chose dans d’autres pays». A noter que depuis août 2020, trois pays d’Afrique de l’Ouest ont vu leur Président se faire déposer par des militaires. Il s’agit du Mali, de la Guinée Conakry et du Burkina Faso. Ce qui justifie la mise sur pied de cette force de protection des chefs d’Etat.
D’ailleurs, un officier bissau-guinéen a confirmé à l’AFP le déploiement des éléments de cette nouvelle force. «Nous avons peu d’informations sur cette force notamment à propos de son déploiement sur le terrain», reconnait-il, précisant : «une partie est déjà arrivée, le reste est encore en route». Le gradé a ajouté que « des officiers supérieurs faisant partie de l’état-major de la force régionale sont en train d’inspecter les lieux où seront stationnées les troupes».
Selon ce militaire, la force compterait au total 631 hommes, principalement composée de Sénégalais, de Nigérians, d’Ivoiriens et de Ghanéens. A noter que le Président bissau-guinéen a échappé de peu à un coup d’Etat, au début du mois de février dernier. Au moins onze personnes avaient perdu la vie au cours de ces incidents.
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