Déguster une datte israélienne pour rompre le jeûne ? Pas question ! Chaque année, à l’approche du mois de ramadan, Israël exporte des dattes en grandes quantités vers l’Europe, et même certains pays arabes. Beaucoup de musulmans s’en indignent. Campagnes d’affichage, spots vidéo, les appels au boycott se multiplient.
Depuis quelques semaines, bon nombre d’Ong et de militants pro-palestiniens mènent campagne contre les dattes israéliennes, exportées en grandes quantités vers l’Europe et certains pays arabes en cette période de ramadan. «Les dattes israéliennes ont le goût du sang du peuple palestinien», pestent les animateurs d’un groupe appelant au boycott de ces produits sur Facebook. Et de fustiger : « le profit généré par les ventes ira directement à l’Armée Tsahal pour lui permettre de s’acheter des armes pour tuer des Palestiniens ».
Au Maroc, où la presse a fait également état de présence massive de ces fruits défendus, le militant panarabiste Khalid Sefiani a été l’un des premiers à appeler au bannissement du produit. «Nous refusons toutes les formes de normalisation, quelle qu’en soit l’origine », a-t-il récemment indiqué au Magazine TelQuel. « Acheter un produit israélien, c’est soutenir directement le budget de l’entité sioniste ». Président de l’Association marocaine de soutien au peuple palestinien et à l’Irak, secrétaire général du Congrès Panarabe, Khalid Sefiani lance chaque année, à l’approche de ramadan, des appels dans la presse pour boycotter le fruit. Avec plus ou moins de succès. La campagne anti-dattes israéliennes n’avait pas manqué de mettre les commerçants marocains dans l’embarras en 2009. « Plusieurs commerçants, à Casablanca, Marrakech et ailleurs ont préféré proposer plus discrètement à leurs clients les fameux fruits, allant jusqu’à les garder en arrière-boutique ou changer leur emballage pour s’éviter les foudres de militants attitrés ou improvisés et, surtout, de voisins et badauds aux penchants islamistes », relate Maroc Hebdo.
En France, c’est le mouvement Euro-Palestine qui a pris la tête de la fronde contre les dattes israéliennes. L’association a lancé, dès le mois de juillet, une campagne d’affichage où elle dénonce leur commercialisation sous des labels « trompeurs quant à leur provenance ». Les dattes commercialisées sous les marques Carmel, Agrexco, Hadiklaim, Jordan River, proviendraient ainsi des colonies israéliennes dans la vallée du Jourdain, où l’armée israélienne a détruit l’année dernière les villages de Ra Al-Ahmar et Hadidiya et confisqué l’eau des villageois, dénonce le mouvement sur son site Internet.
En Belgique, à l’approche du ramadan, des organisations pro-palestiniennes ont lancé des actions contre la vente de ces dattes. Des dépliants sont distribués les jours de marché dans les communes où vivent beaucoup de musulmans. L’opération se poursuivra jusqu’à la fin du mois de ramadan et concernera plusieurs villes de Belgique, tel qu’Anvers, Charleroi, Grand, Liège et Verviers.