La secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, Rama Yade, est encore à l’origine de déclarations qui suscitent une certaine agitation au sein de la diplomatie française. Dans un entretien accordé au Monde, samedi, elle déclarait que le président Nicolas Sarkozy boycotterait la cérémonie d’ouverture des JO si trois conditions « indispensables » n’étaient pas réunies par la Chine. Rama Yade a démenti ses propos dans la journée et Bernard Kouchner a précisé, dans la soirée, qu’il n’y avait « pas de conditions ».
Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, dans un entretien publié le samedi 5 avril dans Le Monde affirmait que le président français Nicolas Sarkozy pourrait boycotter la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques à Pékin, en août prochain si trois conditions « indispensables » n’étaient pas réunies. A savoir « la fin des violences contre la population et la libération des prisonniers politiques, la lumière sur les évènements tibétains et l’ouverture du dialogue avec le dalaï-lama. » Des propos qui seront immédiatement démentis par Rama Yade au cours de la journée. La secrétaire d’Etat a indiqué dans un communiqué » que lors de l’entretien (qu’elle a) donné à un journaliste du Monde pour son édition du 6 avril 2008, le terme de ‘conditions’ n’a pas été employé ». Depuis la polémique ne cesse d’enfler d’autant plus que l’Elysée n’a pas souhaité faire de commentaire. Samedi soir sur France 2, Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, est monté au créneau pour préciser qu' »il n’y (avait) pas de conditions » au déplacement du président français en Chine. « Ce serait vraiment torpiller une éventuelle participation au dialogue que de poser des conditions », a-t-il poursuivi, tout en ajoutant que Rama Yade avait elle-même « démenti ce mot ».
Après la libye, Rama Yade met de nouveau la diplomatie française dans l’embarras
A Tarbes, le 25 mars dernier, Nicolas Sarkozy avait déclaré que « toutes les options (étaient) ouvertes. » « En fonction de l’évolution des choses je verrai ce qu’il y a lieu de faire quant à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et quant à l’évolution de nos relations ». Le chef de l’Etat français a toujours indiqué que toute décision se ferait dans un cadre concerté avec l’Union européenne dont la France assure la présidence à compter de juillet. Ce n’est pas le première fois que les déclarations de Rama Yade suscitent des remous au sein de la classe politique française. Sa dernière sortie en date concernait la venue en France du président libyen Mouammar Khadafi. « Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort », avait confié Rama Yade, le 10 décembre 2007 au Parisien, à la veille de la visite officielle du président libyen. L’ombre de la démission avait plané sur Rama Yade qui avait exclu cette possibilité avant que le président ne lui renouvelle sa confiance. Ce qui semble être aujourd’hui une sortie malheureuse sera-t-elle celle de trop pour la secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme qui a toujours revendiqué sa liberté d’expression ?