Rama Yade et Rachida Dati à la conquête des électeurs


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Arrivées au gouvernement sans être passées par la case élections, Rachida Dati et Rama Yade ont annoncé leur candidature aux prochaines municipales afin de gagner leur légitimité par les urnes. La ministre de la Justice et star des sondages sera tête de liste dans un arrondissement parisien a priori acquis, alors que sa collègue secrétaire d’Etat se présente à Colombes, où elle a grandit, sans être tête de liste ni assurée de la victoire.

« La légitimité politique s’acquiert par le suffrage », a expliqué Rachida Dati au quotidien Le Parisien, le 7 novembre dernier. « Pour moi, la noblesse de la politique, c’est aussi d’être choisi par les électeurs », a enchéri Rama Yade, une semaine plus tard, auprès de l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche. Les deux ministres d’ouverture du gouvernement de François Fillon, choisies par Nicolas Sarkozy après sa victoire aux présidentielles, ont donc décidé d’aller au charbon.

Lors de leur nomination à la Justice et au secrétariat d’Etat aux Affaires étrangères, des voix UMP s’étaient doucement faites entendre pour critiquer ce parachutage de deux personnalités non élues et tardivement encartées, voire pas du tout concernant Rachida Dati. Néanmoins, deux mois plus tard, cette dernière n’en a pas moins été l’une des personnalités les plus réclamées pour soutenir les candidats du parti. Il faut dire que celle que les médias ont surnommé « Sarkozette », pour illustrer ses liens avec le président de la République en même temps que ses origines maghrébines ouvrières, culmine dans les sondages, juste derrière Bernard Kouchner.

En mars prochain, Rachida Dati sera tête de liste dans le VIIe arrondissement de Paris. Sa candidature a été validée par la commission d’investiture de l’UMP dans cette circonscription assurée, que Martine Aurillac (RPR, UDF, DL) avait remportée en mars 2001 avec 46,65% des voix, au second tour, contre deux candidats de la gauche et de la droite.

« Je veux pouvoir faire les deux choses bien »

A l’inverse, Rama Yade dit avoir elle même choisi Colombes, une ville où la victoire est loin d’être acquise. Ségolène Royale y a réalisé 54% lors des présidentielles passées et Nicole Gouetta l’a arrachée en 2001 au parti communiste au prix d’une rude bataille. « Ce n’est pas facile, c’est vrai. Mais ce que j’aime en politique, c’est aller chercher une victoire avec les dents », assure-t-elle aux journalistes du JDD. « Nicolas Sarkozy m’a dit : « Il faut aller là où tu le sens. » J’ai demandé : « Et si c’est risqué ? » Il m’a répondu : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » » !

La secrétaire d’Etat d’origine sénégalaise, qui a grandi dans cette ville de l’ouest parisien à son arrivée en France, à 9 ans, et qui y a toujours sa mère et ses sœurs, ne souhaite pas être tête de liste. « Je ne souhaite pas devenir maire, ni première adjointe, explique-t-elle. J’ai exprimé le souhait d’être élue conseillère municipale. Si, après, on me propose d’être maire adjoint, je serai réaliste. Je ne prendrai pas une délégation que je ne pourrais pas assumer. Je suis membre d’un gouvernement, et je veux pouvoir faire les deux choses bien. »

Rachida Dati ne semble, par contre, pas impressionnée par l’éventualité de devenir maire en 2008. Aurait-elle une capacité de travail supérieure à celle de sa collègue ou ne se voit-elle plus au gouvernement au printemps de l’année prochaine, elle qui fait actuellement le forcing pour imposer sa réforme de la carte judiciaire ?

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