Rafik Khalifa extradé par l’Angleterre


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La justice britannique a décidé hier d’extrader Rafik Khalifa. Il avait monté son empire industriel et financier dans les années 90. Mais la faillite du groupe révéla des fraudes qui lui valurent une peine de prison à vie en Algérie. Réfugié en Angleterre depuis 2003, le milliardaire aura un nouveau procès dans son pays.

La justice britannique a accédé hier, à la demande d’Alger, d’extrader Abdelmoumène Rafik Khalifa. L’ancien homme d’affaire algérien avait été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour « association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux » le 22 mars 2007. Le juge anglais chargé de l’affaire affirme que le « Golden Boy » aura un nouveau procès équitable en Algérie et ne voit aucune raison de s’opposer à son retour dans son pays d’origine.

Fils d’un ancien ministre du premier président algérien Ahmed Ben Bella, il était le symbole de l’ouverture de l’Algérie à l’économie de marché. A la fin des années 90, il avait monté un véritable empire. Il possédait, entre autre, une compagnie de transport aérien, une chaine de télévision, une maison d’édition, une entreprise de location de voitures de luxe ainsi que Khalifa Bank, première banque privée du pays. Le milliardaire sponsorisait également l’Olympique de Marseille et possédait trois villas sur la Croisette, à Cannes.

Mais en 2002, un scandale financier éclabousse son groupe industriel et financier. Les entreprises sont endettées et la plupart des fonds proviennent d’établissements publiques. L’affaire fait beaucoup de bruit en Algérie et en France où une information judiciaire est ouverte contre M. Khalifa pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée ». L’effondrement de l’empire Khalifa aurait engendré des pertes de 3 milliards d’euros.
L’ancien magnat est réfugié en Angleterre depuis 2003 où il a été arrêté en 2007 suite à un mandat d’arrêt européen. La défense clame depuis le début du procès que M. Khalifa est victime d’un règlement de compte politique de la part du président actuel, Abdelaziz Bouteflika. L’avocat de Rafik Khalifa a annoncé sa volonté de faire appel de la décision d’extradition.

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