Radio Erena : la voix libre de l’Érythrée en danger


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Radio (illustration)
Radio (illustration)

Dans un État où tous les médias appartiennent au régime d’Issaias Afeworki, Radio Erena s’est imposée comme une bulle de liberté. Chaque semaine, plus de 500 000 auditeurs se connectent pour entendre une vérité que les médias d’État ne divulguent jamais.

Cette voix indépendante pourrait bientôt s’éteindre.

Un phare d’espoir dans un pays bâillonné

Depuis un petit studio dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, Radio Erena, qui signifie « Radio notre Érythrée » en tigrinya, diffuse une lueur d’espoir pour les Érythréens asphyxiés par une censure implacable. Unique média indépendant accessible dans ce pays surnommé la « Corée du Nord de l’Afrique », la radio, créée en 2009 par des journalistes exilés, est une source précieuse d’informations non censurées.

Une crise financière sans précédent

Radio Erena traverse actuellement une des plus grandes crises de son histoire. Sans nouveaux financements, elle ne pourra pas continuer au-delà de quelques mois. Les fonds issus de mécènes privés et d’ONG ne suffisent plus à couvrir les frais de fonctionnement, notamment les coûts des satellites et des pigistes.

En un an, l’équipe est passée de six à trois personnes. Cette crise financière s’inscrit dans un contexte mondial où convaincre de nouveaux partenaires institutionnels devient de plus en plus ardu.

Un combat quotidien contre la censure et les menaces

Informer depuis l’exil n’est pas sans risque. Les journalistes de Radio Erena jonglent entre vérifications minutieuses et menaces constantes. Les cyberattaques, perpétrées par des robots envoyés pour surcharger leur site, ne sont qu’un exemple des nombreux obstacles rencontrés. De plus, l’équipe travaille avec un réseau de correspondants anonymes, cachés en Érythrée, qui risquent leur vie pour transmettre des informations.

Un silence dangereux pour l’avenir

Si Radio Erena venait à disparaître, les Érythréens perdraient l’un des derniers canaux d’information libre sur la situation interne du pays. Les zones d’ombre, notamment sur les conflits régionaux comme la guerre du Tigré, risqueraient de s’épaissir davantage.

La liberté de la presse, déjà inexistante en Érythrée selon Reporters sans frontières, s’en trouverait encore plus compromise. Alors que l’équipe de Radio Erena redouble d’efforts pour trouver des fonds avant la fin de l’année, une question cruciale demeure : le monde laissera-t-il cette voix s’éteindre ?

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