Silvio Berlusconi a critiqué la couleur de peau de Barack Obama pour la troisième fois en un an, lors d’un meeting à Milan dimanche dernier. Cette fois-ci, il s’en est également pris à son épouse.
Silvio Berlusconi a de l’humour, du moins il pense en avoir. Son sujet préféré : la couleur de peau du président américain. De retour du sommet du G20 de Pittsburgh dimanche dernier, le président du Conseil italien a cru en raconter une bonne à ses militants. « Je dois vous porter les salutations d’un homme qui s’appelle, qui s’appelle… attendez, c’était quelqu’un de bronzé… Barack Obama ». Poursuivant dans sa lancée, le Cavaliere a ajouté : « Vous ne le croirez pas mais ils sont deux à être allés à la plage pour prendre le soleil, parce que même sa femme est bronzée ! ». « Bronzé », « bronzé », le Cavaliere semble n’avoir que ce mot à la bouche quand il s’agit d’évoquer Barack Obama. En novembre 2008, au lendemain de son élection, Silvio Berlusconi avait décrit le président américain comme un « jeune homme élégant et bronzé ». Au journaliste qui lui avait demandé s’il allait présenter ses excuses au premier président afro-américain des Etats-Unis, le Cavaliere, avec tout le panache qu’on lui connaît, avait répondu à son interlocuteur qu’il était digne d’être inscrit « sur la liste des imbéciles ». L’incident à peine clos, Silvio récidivera. En mars dernier, se comparant au président américain, il se trouve plus « pâle » que le « beau » Barack. Mais enfin Monsieur Berlusconi, seriez-vous jaloux du teint hâlé de Monsieur et Madame Obama ? Vos séances d’UV ne vous satisferaient-elles plus?
Des déclarations qui « écornent l’image de l’Italie »
Vivement critiqués, les propos du Cavaliere n’ont pas manqué de faire la une de la presse italienne au lendemain du meeting. « Il nous a ridiculisés devant la terre entière » titrait lundi le quotidien de gauche L’Unita parlant de « gaffe raciste ». Journal du même bord politique, La Repubblica évoquait des « déclarations imprudentes ». La blague de mauvais goût a également été dénoncée par une partie de la classe politique italienne, au premier rang de laquelle le député italien Jean-Léonard Touadi. « En répétant de telles saillies complètement déplacées, le Premier ministre continue d’écorcher l’image de l’Italie ». Tentant d’atténuer les soupçons de racisme pesant sur Berlusconi, des journaux italiens ont rappelé la froideur avec laquelle la First Lady avait salué leur dirigeant en prélude au G20 de Pittsburgh. Michelle Obama avait alors tendu la main à Silvio Berlusconi qui s’apprêtait à l’embrasser. Blague raciste ou vengeance personnelle, la multiplication des dérapages contrôlés du Cavaliere commencent à lasser les Italiens et le reste du monde. Au point de se demander si Berlusconi est vraiment un raciste qui s’ignore.