L’ex garde des sceaux de Nicolas Sarkozy est au cœur de l’actualité ces derniers temps.
A son récent retrait de candidature face à Nathalie Kosciusko-Morizet pour les élections aux primaires UMP de 2014, s’ajoute sa poursuite en justice de la maison d’édition 12bis. A son grand désespoir, la maire du VIIeme arrondissement de Paris se voit être le personnage éponyme d’une bande dessinée satyrique sur la recherche de la paternité de sa fille.
La député européenne attaque l’éditeur 12bis pour la publication de sa toute nouvelle bande dessinée : « Rachida, au noms des pères ». L’ouvrage met en scène la vie de Rachida Dati, ainsi que celle de sa fille Zohra, 4 ans. C’est en tout 48 pages qui traitent sur le ton de l’humour et de la caricature la recherche de paternité de l’enfant de l’ex-ministre. D’autres grandes figures apparaissent dans ce livre, comme notamment l’ex-président Nicolas Sarkozy et Dominique Desseigne, le PDG du groupe de casinos et d’hôtels de luxe, Lucien Barrière.
Rachida Dati demande près de 100.000 euros de dommages et intérêts et l’interdiction de la publication de l’ouvrage, ou à défaut l’insertion dans l’ouvrage d’un encart mentionnant l’atteinte à la vie privée, comme Dominique Strauss-Kahn l’avait obtenu dans l’affaire l’opposant à Marcela Iacub. L’apparition d’un encart dans la bande dessinée ne contrarie en rien les ventes… Bien au contraire, en France les cas d’interdictions de publications sont rarissimes, la liberté d’expression étant très défendue.
Le droit à la vie privée est une notion floue
L’ensemble des demandes de la femme politique a été débouté par le juge des référés de Versailles mardi 23 avril. Le magistrat a déclaré que la bande dessinée en question « ne dépasse pas les lois de la satire politique ». Patrick Henry-Bonniot, président du Tribunal de grandes instances qui a en outre présidé l’audience, a décrété que l’ouvrage ne portait en rien atteinte à la vie privée de l’ancienne ministre ainsi qu’à celle de sa fille et a de plus déclaré : « la médiatisation par Madame Dati de la parentalité de sa fille a accompagné sa vie politique depuis quatre ans ».
Me Richard Malka, l’avocat de l’éditeur a déclaré « qu’il arrive qu’un ancien ministre de la Justice se livre a de très mauvaises appréciations juridiques », et a par la suite salué une décision « logique ». Selon lui, la justice a « retenu d’une part le droit à l’humour et d’autre part la complaisance de Mme Dati en matière d’utilisation de sa propre vie privée ». La bande dessinée est disponible depuis jeudi dernier.