Dans un album à la fois rock et traditionnel, l’inclassable Rachid Taha expose les fruits variés de son jardin arabo-occidental.
L’un des trois soleils, c’était lui, Rachid Taha. Brillant de mille feux, il nous aura fait vibrer avec Khaled et Faudel dans un concert parisien mémorable au Zénith. II nous revient dans une toute autre verve avec son dernier album solo » Made in Médina « . Armé de sa culture arabe qui jamais ne le quitte, il décline une sensibilité musicale toute imprégnée d’occident où le rock se taille une belle part. Un rock électrique parfumé à la fleur d’oranger, avec des lignes de percussion arabes qui se glissent habilement dans des morceaux d’une belle puissance. Une fusion réussie pour Rachid Taha qui n’en reste pourtant pas là.
Des racines musicales
Remisant au placard toutes sonorités occidentales, l’Oranais nous offre également quelques morceaux de choix uniquement réalisés avec des instruments » de là bas » et nous montre, à l’image du titre » En retard « , qu’il sait même drôlement y faire.
Avait-il besoin de proposer des morceaux dangereusement calibrés pour les night-clubs où des tempos aussi lourds que désespérément communs entachent quelque peu la qualité artistique d’un album qui n’avait rien à prouver ? Peut être pas. » Made in Médina » reste toutefois une belle oeuvre musicale interculturelle dont Rachid Taha n’a vraiment pas à rougir. Le son est bon, les arrangements soignés, l’inspiration au rendez-vous, et notre plaisir souvent satisfait.
Commander le disque : Made In Medina, Rachid Taha, Barclay (Universal) 2000