Le musicien de génie algérien Rachid Taha est mort mercredi 12 septembre à Paris d’une crise cardiaque. L’un des trois soleils, c’était lui. Brillant de mille feux, il nous aura fait vibrer avec Khaled et Faudel dans un concert parisien mémorable au Zénith en 1998 et plusieurs de ses chansons resteront gravées dans les mémoires collectives en France et au Maghreb. Il devait monter sur la scène de l’Opéra de Lyon, une de ses villes d’adoption, le 22 septembre prochain.
De ses obscures « traboules » lyonnaises aux clubs techno-swinguants de Londres, de son Orient si orienté à Paris ville lumière, depuis les rugissantes années 80, il nous fait voyager de ses métissages nomades.
D’abord avec son groupe emblématique : Carte de Séjour, puis en solo, Rachid Taha a toujours dopé à l’insoumission le moteur explosif de ses fusions successives: du reggae/rock/raï des débuts pionniers de Carte de séjour en passant par le funk arabo/gaulois, les séquences ethniques épurées jusqu’aux arabesques électro rock de Made in Medina.
Contre vents et marées médiatique, le jeune « rockbeur » n’a jamais renié ses convictions, la provoc et la controverse là où tant d’autres sacrifient leurs idéaux.
Depuis ses débuts en 82 Rachid, l’Aladin caméléon du groove rock hexagonal, nous en a toujours fait voir de toutes les couleurs.