A l’issue de la Convention de Denver, jeudi soir, Barack Obama sera officiellement candidat à la présidence américaine, et rien ne pourra l’empêcher de poursuivre son combat pour la victoire. A moins que les menaces d’assassinat qui semblent peser sur lui ne soient mises à exécution. Le FBI se veut rassurant, mais la population s’alarme.
A quelques heures de son investiture officielle en tant que candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine, Barack Obama doit compter avec la menace d’un attentat contre sa personne. La théorie du complot, chère aux Américains, cristallise toutes les attentions, alors que se clôturera jeudi soir la Convention de Denver. Et même si les enquêteurs ont écarté, mardi, l’hypothèse d’une menace sérieuse, le dispositif de sécurité autour du candidat démocrate a été renforcé.
Psychose
L’arrestation, dimanche dernier, de quatre hommes armés semblant en vouloir à la vie du sénateur de l’Illinois, alimente depuis la polémique. Les fédéraux ont interpellé un homme au volant de son camion, à l’arrière duquel ils ont retrouvé des armes, un gilet pare-balles et des stupéfiants. Lors de sa garde à vue, Tharin Gartrell, l’un des suspects aurait affirmé que Barack Obama allait être abattu jeudi soir, pendant son discours à la Convention de Denver, qui doit rassembler 75 000 personnes dans un stade immense. L’homme aurait ajouté qu’il tirerait « depuis une position très favorable, et à une distance de 750 mètres ».
Parmi les quatre hommes interpellés, certains seraient proches des mouvances néo-nazies ou auraient des liens avec des organisations suprématistes blanches. L’un d’eux aurait déclaré la semaine dernière que « les noirs ne peuvent occuper de position de pouvoir politique ». Il n’en fallait pas plus à la population américaine pour dénoncer un complot contre Barack Obama. Dans ce pays qui garde à l’esprit le double assassinat des frères Kennedy dans les années 60 ainsi que les multiples menaces d’attentat contre des hommes politiques, la théorie est tout à fait envisageable.
Rien de grave
Après une enquête, la police et le FBI ont toutefois déclaré, mardi dans le courant de l’après-midi, qu’il n’y avait pas matière à s’alarmer. Selon eux, des allégations racistes et quelques hommes armés et drogués qui profèrent des menaces ne constituent pas nécessairement un risque sérieux. En période d’élection, ce genre de dérapage est courant. Plus que la théorie d’un complot organisé, les autorités redoutent d’ailleurs un acte isolé, une initiative malheureuse d’un déséquilibré. Concernant les hommes arrêtés dimanche, les autorités locales de Denver estiment qu’il n’y a « pas de preuve crédible » attestant de la théorie du complot et qui permettrait d’affirmer qu’ils projetaient d’assassiner le candidat noir-américain. « Nous sommes absolument confiants dans le fait qu’il n’y a pas de menace crédible contre le candidat, la convention démocrate ou la population du Colorado », a affirmé mardi Troy Eid, le procureur de Denver, dans un communiqué.
Obama sous protection rapprochée
Quoiqu’il en soit et pour parer à toute éventualité, le sénateur Obama bénéficie d’un dispositif de sécurité hautement performant. Si les premiers éléments de l’enquête dédramatisent la situation, le dossier a toutefois été confié par le Congrès à Secret Service, une agence fédérale qui gère la sécurité à l’occasion de la Convention de Denver et qui travaille en étroite relation avec 55 agences fédérales, le FBI et la CIA. En outre, des snipers ont été postés en des points stratégiques autour du stade de Denver.
La ville a quoiqu’il en soit été placée en état d’alerte car la Convention est classée « événement de sécurité nationale ». Depuis des mois, des agences de sécurité fédérales sont mobilisées et pas moins de 3 à 5 000 policiers sont sur le pied de guerre, répartis à travers tout Denver. Depuis le début de sa campagne, Barack Obama a reçu à plusieurs reprises des menaces de mort, et les autorités n’ont eu de cesse de le protéger, le faisant encadrer dès le mois de mai par les services secrets.