Querelles autour de l’expulsion du Maroc d’une réunion du GCTF en Algérie


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Le Maroc et l’Algérie se querellent à nouveau par voie médiatique suite à l’expulsion, mardi dernier, d’une délégation marocaine d’un atelier du GCTF à Alger. Explications.

L’exclusion d’une délégation marocaine de l’atelier organisé, du 4 au 6 février à Alger, par le Forum Global de Lutte contre le terrorisme (GCTF), en partenariat avec le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), a déclenché un nouvel élan de haine politico-médiatique entre ces deux pays.

L’impossibilité pour le Maroc d’accéder à ce forum dont il est membre a été une décision « malvenue et regrettable », indique un communiqué publié par la MAP. Cette exclusion a été « fermement condamnée » par les Etats-Unis et la Turquie, co-présidents du GCTF. Ces derniers estiment que les différends politiques doivent être « mis de côté », « dans le but de mettre en place des réponses pratiques au fléau du terrorisme », qui plane pourtant sur la région du Maghreb et le Sahel.

De nombreux experts américains, dans les questions sécuritaires en Afrique, ont dénoncé la décision de l’Algérie d’exclure le Maroc de cette réunion. Un geste qui, selon eux, « démontre l’engagement diligent de l’Algérie à miner les priorités sécuritaires chères à la communauté internationale ».

Que dit l’Algérie ?

De son côté, l’Algérie a rejeté « toutes les formes de manipulation » des autorités marocaines qui essayent, selon elle, de « semer la confusion » au sujet de cet atelier. Pour Alger, la structure organisatrice de l’évènement est le CAERT, une structure de l’Union africaine (UA) dont ne fait plus partie le Maroc depuis 1984, suite à l’adhésion du Polisario.

La diplomatie algérienne affirme que le communiqué publié par l’Unité administrative du GCTF ne la concerne pas, étant donné qu’à aucun moment, il ne cite « l’Algérie ou le gouvernement algérien ». Elle se dédouane de toute responsabilité, expliquant qu’elle n’était pas l’initiatrice de ce forum et que la décision était du seul ressort du CAERT, « la partie invitante ».

Alger indique que l’Unité administre du GCTF a exprimé sa déception vis-à-vis de l’UA et non de l’Algérie. « Les co-présidents du GCTF ont été profondément déçus par la décision de l’UA d’exclure un membre de GCTF d’un atelier de GCTF », a indiqué un communiqué de l’Unité administrative du GCTF, selon l’APS. L’Algérie estime donc ne pas être responsable et renvoie la balle vers le CAERT qui a établi sa propre liste des participants aux ateliers.

Mais qui décide ?

En effet, cet atelier a été organisé par la CAERT, qui, rappelons-le, est une structure appartenant à l’Union africaine, car l’évènement se passait en Afrique. Et comme l’indique la charte du GCTF, l’UA fait partie des partenaires de l’organisation. Mais l’UA, simple partenaire du GCTF présidé actuellement par la Turquie et les Etats-Unis, avait-elle le droit d’exclure un pays membre fondateur de l’atelier ? Une décision qui plus est en contradiction avec le souhait d’une majorité de pays africains membres de l’UA, souhaitant le retour du Maroc dans l’organisation. Rappelons d’ailleurs que le Maroc, à l’instar de l’Algérie, fait partie des 30 membres fondateurs du GCTF dont la présidence est assurée à tour de rôle tous les deux ans.

Quant aux autorités algériennes, n’auraient-elles pas pu empêcher un tel incident sur leur propre territoire ? Sur son site Internet, le GCTF rappelle que ses principaux objectifs sont « d’accroître les capacités de leurs institutions civiles à faire face aux menaces terroristes à l’intérieur de leurs frontières et de leurs régions, à renfoncer les initiatives mondiales de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme (…) ».

Dans ces conditions, de l’avis de nombreux internautes tant marocains qu’algériens, les querelles diplomatiques auraient dû être rangées afin de « lutter efficacement contre le terrorisme ».

Cette exclusion aurait, selon la MAP, agacé le secrétariat de l’organisme qui aurait réagi en retirant son soutien financier et administratif à l’organisation de cette réunion dans la capitale algérienne.

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