Quelques proverbes et mots historiques commentés


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arton24140

Les traducteurs ne nous rendent décidément pas la vie facile. Il est difficile d’extraire les proverbes de leur confort douillet, et de les restituer en langue française, avec leur élégance originelle. C’est pourquoi, quand on les éclaire sous un jour inattendu une parole de sagesse peut se transforme en saillie humoristique ou absurde.

 Paix, Travail, Patrie : cette devise est sans doute le seul endroit au Cameroun où l’on puisse trouver du travail

 L’homme est un éternel insatisfait : L’Eternel est un homme satisfait

 Si vous voulez-vous renseigner sur le sol, consultez l’écureuil : songez à prendre des cours de langue avant

 Avec une seule lance, on n’abat pas l’éléphant : Le proverbe suivant dit exactement la même chose

 Quand on n’a qu’une sagaie, on ne doit pas s’en servir contre un léopard : il vaut mieux la retourner contre soi-même en effet

 Le problème ne cherche personne, c’est la personne qui cherche le problème : il y a des femmes qui cherchent les hommes quand même

 Si ta machette ne veut pas tailler les épineux, demande-lui de couper des lianes pour un hamac

 Ce que tes mains ont donné t’emmènera beaucoup plus loin que tes pieds : ça se discute

 Le cou du serpent finit là où sa queue commence

 On n’offre pas à son hôte le poisson qui est encore à la rivière : on ne vend pas les yeux du maquereau avant de l’avoir pêché ?

 On ne peut pas prétendre laver les tripes rien qu’avec de la salive

 Si la salamandre réussit à s’introduire dans la maison, c’est qu’elle a trouvé une faille : LaPalisse n’aurait pas été plus clair.

 La tortue ne sachant pas danser, prétexta que la cour était pleine de souches ; quand on enleva les souches, elle allégua des chiques aux pieds ; quand on lui ôta ses chiques, ce fut son lumbago qui se déclara

 Un oiseau qui jacasse ne construit pas de nid : je gagne bien ma vie en jacassant, non ?

Peu importe la hauteur de laquelle on tombe, l’important est celle à laquelle on rebondit : à quoi cela ressemble, un macchabée qui rebondit ?

Qui pose des questions ne peut éviter les réponses : qui cherche trouve

 Si la personne partie puiser de l’eau n’est pas de retour, c’est que les calebasses ne sont pas encore remplies : parce qu’elle cancane et se fait draguer par des troubadours

 Le chat ne peut instruire son père sur la façon de bondir

 La femme est un épi de maïs à la portée de toute bouche, pourvu qu’elle ne soit pas édentée : lu dans un précis d’éducation sexuelle : un bon baiser est un baiser sans dent. Alors qui dit vrai ?

 A force de ramer dans le sens du courant, on finit par faire pleurer les crocodiles

 C’est le dernier coup de cognée qui abat l’arbre : toutes les heures blessent seule la dernière tue, dit-on en latin

 Si le serpent te mord, le jour où tu vois une liane, éloigne – t’en : de crainte que la liane ne t’attache ?

 La chèvre broute là où elle est attachée

 L’homme ne voit jamais où il trébuche il voit seulement là où il est tombé

 La sagesse du lion n’est pas la sagesse de la panthère : à chacun sa sagesse !

Si tu te couches bien, tu vas aussi bien te réveiller : pas sûr sûr que ce soit vraiment le cas si tu étais ivre au moment de gravir l’escalier qui mène à ta garçonnière

 Un seul mot, continuez ! Le président Biya, s’adressant aux Lions Indomptables. S’utilise à toutes les sauces maintenant, surtout pour adresser des « motions de soutien » à l’illustre auteur.

 Un homme se baignait dans la rivière. Un fou est arrivé, a pris ses vêtements et s’est enfui. Le baigneur s’est mis à poursuivre le fou. Tout le monde se moquait à leur passage en désignant les deux fous. Le poursuivant, dans le plus simple appareil, se défendait en montrant du doigt le fuyard, tout habillé : voilà le fou ! Il a volé mes vêtements : Il n’est pas nécessaire de répondre à toutes les offenses, de s’irriter contre n’importe qui, il est toujours préférable de rester sur son quant-à-soi.

 L’eau calme est la plus dangereuse : comme avec le jus de pamplemousse, il ne faut donc pas la boire sans l’avoir bien secouée au préalable ?

 Quand on lance un caillou, il vaut mieux ne pas regarder où il va finir : la patience une fois qu’on a agi consiste à attendre et laisser faire

 Le sang qui coule de ta bouche, tu ne peux tout le cracher ; tu es obligé d’en avaler une certaine quantité : en famille on est obligé de faire certaines concessions

 Ne mange pas le piment avec ma bouche : éviter de prendre la responsabilité de dire les choses délicates à la place d’autrui

Le rat palmiste ne raconte jamais ses aventures nocturnes, car il n’arrêterait jamais de marcher la nuit : il ne faut jamais dire ce qu’on a l’habitude de faire et de voir, car on n’arrêterait jamais de le faire

 Si tu trouves une image très laide, assure-toi qu’il ne s’agit pas de ton reflet : Y a-t-il dans cette sentence quoi que ce soit de proverbial ?

 Celui qui dit merci demande encore : en somme on fabrique soit des impolis soit des mendiants sempiternels var. française : la reconnaissance de la plupart des hommes n’est qu’une secrète envie de recevoir de plus grands bienfaits. (Duc de la Rochefoucault)

 La carapace n’est pas la tortue, mais il n’y a pas de tortue sans carapace : On n’avait pas remarqué, merci !

 Les défauts sont pareils à une colline, vous escaladez les vôtres et de là, vous ne voyez que ceux des autres

 De longues lianes ne suffisent pas pour construire une case, il en faut aussi des courtes pour parfaire les angles : un autre proverbe abonde dans le même sens qui dit qu’on n’attache pas un paquet avec une seule main

 Les hautes herbes peuvent avaler les pintades, mais ne peuvent pas avaler les cris des pintades : quand même rien ne vaut des pintades bien rôties, un cri de pintade nourrit-il son homme ? Alors débroussaillez !

 Si longue que soit la nuit, le jour viendra sûrement : mais « quand on vit d’espoir, on meurt de faim »

 Celui qui a suivi le plan d’une femme se noiera : l’intuition féminine est un mythe que perpétue leur propension à dire « je t’avais bien dit ».

 A force de dessiner le diable sur votre mur, il finira par rentrer dans votre demeure : une astuce : dessinez-le plutôt sur le mur du voisin !

Le proverbe est la mémoire de la parole. Quand la parole se perd, c’est avec le proverbe qu’on la recherche

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