Le 8 mai 1945 symbolise pour nous la victoire sur le nazisme et la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a causé 60 à 70 millions de morts dont 45 à 50 millions de civils tués entre 1937 et 1945 (chiffres du mémorial de Caen). C’est aussi la date des massacres à Sétif d’algériens qui aspiraient à plus de liberté, massacres qui ont constitué les prémisses de futures guerres coloniales.
Déclaration du Mouvement de la Paix à l’occasion du 8 mai 2022
De cette deuxième guerre mondiale, marquée par les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki (premiers pas vers la prolifération des armes nucléaires et la possibilité d’un holocauste nucléaire), est cependant sortie une lueur d’espoir à travers la Charte des Nations Unies signée par 51 pays représentant 80 % de la population mondiale. Elle marque l’émergence d’un nouveau droit international porteur d’espoir pour l’humanité et constitue un appel à agir pour la paix en déclarant : «Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances».
A ce moment de l’histoire de l’humanité, l’agression de la Russie contre l’Ukraine génère des peurs de nouvelles inquiétudes. Cette guerre va-t-elle entrainer le monde entier à travers la volonté de certains Etats et chefs d’État, dans une extension de la guerre dans le temps et l’espace avec le risque de sa mondialisation avec des millions de morts possibles, voire, en cas d’utilisation des armes atomiques une catastrophe humanitaire d’une ampleur encore jamais connue. S’il faut bien sûr, poursuivre la condamnation de l’agression de la Russie contre l’Ukraine par Vladimir Poutine qui met en œuvre les mêmes solutions militaires pour l’Ukraine que celles que les USA ont mis en œuvre en Irak, il est urgent et vital de sortir de ces logiques de puissance et de domination, qui entendent résoudre les crises par la force et la guerre, mais ne résolvent rien.
Certains pays occidentaux emmenés par les USA et l’OTAN ne cherchent pas hélas prioritairement l’arrêt des combats et une solution politique mais contribuent de par les choix qu’ils engagent à l’amplification de la guerre, l’installant dans la durée, espérant une hypothétique victoire de l’Ukraine sans se soucier des souffrances des populations et des risques de l’extension du conflit, mais aussi du risque d’utilisation (volontaire ou par erreur) des armes atomiques qui sont principalement entre les mains des 2 principaux protagonistes (Russie et USA/OTAN). Ecoutons la leçon tirée par les peuples en 1945 après les indicibles souffrances générées par deux guerres qui avaient fait un total de l’ordre de 90 millions de morts.
L’alternative, c’est d’unir tous les peuples, les forces politiques, sociales, syndicales, pacifistes, féministes, citoyennes, institutionnelles, au plan national et mondial pour préserver non seulement l’Ukraine mais aussi le peuple russe et l’humanité entière (dont le Yémen, le Moyen Orient, la Palestine, l’Afrique subsaharienne) d’indicibles souffrances. En effet au-delà d’une complexité non négligeable de la crise ukrainienne, il existe des solutions politiques et diplomatiques, comme l’ont montré il y a seulement 8 ans les accords signés à Minsk par la Russie, l’Ukraine et l’OSCE validés par la France et l’Allemagne et appuyés par l’ONU. De tels accords permettraient un règlement non militaire de cette crise.
Les guerres ne résolvent aucun problème et profitent seulement à l’enrichissement du complexe militaro-industriel et de ses actionnaires. Pour notre avenir commun nous n’avons d’autres chemins que la paix et la Charte des Nations Unies est un repère qui doit nous aider à construire des relations internationales basées sur la coopération et l’amitié entre les peuples. Agissons toutes et tous ensemble pour la Paix, pour l’élimination totale des armes nucléaires et la ratification par la France et tous les Etats du monde du traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), entré en vigueur le 22 janvier 2021