Cent villages ivoiriens vont bientôt pouvoir bénéficier de l’électricité. Le » Projet Clemessy « , mis en oeuvre par le ministère de l’Energie et inauguré la semaine dernière, pose la première pierre d’un développement du monde rural dans le pays.
Allumer la lumière, ouvrir le frigo, éteindre la télévision est un luxe que beaucoup de villages ivoiriens ne peuvent se permettre. Et pour cause, ils n’ont pas l’électricité. A l’initiative du ministère de l’Energie, le » Projet Clemessy « , inauguré jeudi dernier à Bago (40 km d’Abidjan), se propose de faire entrer près d’une centaine de localités rurales dans l’ère du watt. Une petite révolution pour de multiples usages.
A la base du » Projet Clemesssy » – du nom de l’entreprise française qui réalise les travaux – : la Société d’opération ivoirienne d’électricité (Sopie). Organe d’Etat parallèle à la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), la Sopie a spécialement été créée pour assurer l’installation d’équipements électriques de base dans le pays. Raccorder des villages coûte cher et nécessite de lourds investissements dont la rentabilité n’interviendra que bien plus tard. La Sopie n’a heureusement pas pour vocation de raisonner en termes de clients et d’abonnés.
Un lampadaire sur chaque poteau électrique
300 kms de lignes moyenne tension, 520 de basse tension, 11 000 poteaux électriques et autant de lampadaires, » le dispositif va tout raccorder au réseau général électrique de la Côte d’Ivoire. L’électricité arrivera dans les premiers villages dès septembre « , explique André Linder, de la direction commerciale de Clemessy, sous traitant de la Sopie pour les travaux.
Si l’arrivée de l’électricité dans les campagnes préfigure le début d’un développement industriel et permet d’endiguer l’exode rural, le » Projet Clemessy » va plus loin et s’inscrit dans une véritable dimension socio-éducative. » Particularité ivoirienne : les écoliers apprennent leur leçon sous les lampadaires. La Sopie a donc décidé d’installer un lampadaire sur chacun des onze mille poteaux électriques que nous allons poser « , précise André Linder.
Durée des travaux : trois ans et demi. Coût total de l’opération : cent millions de FF (dix milliards de FCFA). Si peu, en somme, pour que la lumière soit.