Que diriez-vous d’un verre au goût d’Afrique ?


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Des cocktails
Des cocktails

La nostalgie gastronomique est un mal connu de tout immigré. On se damnerait parfois pour un verre de jus de gingembre ou de bissap en provenance de son pays natal. Industriels et entrepreneurs, notamment africains, se sont penchés sur cette soif de mère patrie, aussi offrent-ils, dans un conditionnement adapté, ces boissons aux Africains et au monde. Bienvenue au pays de la boisson d’inspiration africaine !

Une petite soif… du pays ? Que diriez-vous d’un petit Ibisso ? Nouveau venu sur le marché des boissons ethniques africaines, ce soda, selon Charles Basse, d’origine sénégalaise, gérant de la société Senef qui la commercialise, est constitué à 88% de bissap. L’hibiscus sabdariffa, c’est le nom scientifique de cette feuille d’oseille à partir de laquelle l’on réalise le jus très prisé au Sénégal et dans toute l’Afrique de l’Ouest. Sa version gazeuse sera, elle, disponible en mai prochain sur le marché français, rejoignant ainsi le cercle restreint des boissons « ethniques » africaines déjà produites dans l’Hexagone. Parmi elles, figurent en première ligne les jus de la marque Moriba. La société Ouendemor, qui la commercialise, est une sucess story qui dure depuis 10 ans à l’origine de laquelle se trouve le Malien Moriba Ouendeno.

Un peu d’Afrique à Strasbourg

A Strasbourg, siège social de son entreprise et site de production, ce biochimiste de formation trouve, à raison, qu’il manque un peu d’Afrique dans les rayons alimentaires. Soit, il y remédiera à sa manière en créant ses deux premiers jus de fruits. « Ils sont au gingembre et au tamarin, explique Kathy Robert, directrice adjointe de Ouendemor. Puis, peu à peu, la gamme s’est élargie et propose aujourd’hui huit saveurs. Entre autres, baobab (pain de singe) et corossol, des parfums, assez typiques surtout le premier. Les jus de fruits sont 100% naturels et les matières premières sont importées d’Afrique de l’Ouest, notamment du Mali, du Sénégal ou encore du Burkina Faso. L’objectif étant de travailler avec l’Afrique où l’entreprise collabore avec des coopératives dans une logique de développement durable.»

Le succès de la marque va depuis en s’accroissant, « notamment avec le changement de packaging depuis environ trois ans », indique Mme Roberts. Depuis cette année, en plus des plats cuisinés et des infusions, Moriba propose des épices et des huiles de table. Une présence dans les épiceries fines, notamment dans ceux des grands magasins comme le Printemps, où la marque sera mise à l’honneur durant l’opération ‘Africa Instinct’ qui démarre ce jeudi à Paris, ont permis d’asseoir l’image et de rassurer le public quant à la qualité des produits Moriba. Déjà disponibles à la vente en ligne, ils vont petit à petit devenir encore plus accessibles grâce à la grande distribution. Et pas qu’aux Africains. Car les autochtones sont également conquis pas ces boissons pleines « d’exotisme ».

Retrouver un peu de chez soi

Guillaume Greco, responsable commercial de Racines S.A, leader en France de la distribution de produits ethniques à destination des populations afro-antillaises, fait le même constat. Selon lui, la présence dans la grande distribution de certaines des références de sa firme ont permis à un public plus large de découvrir ces boissons qui sont également commandées par des bars français. Dans la même optique, les infusions produites par Racines SA rencontrent également beaucoup de succès.

Cependant, reste que pour les Africains, le goût du pays est ce qu’ils recherchent vraiment. Les produits proposés par le distributeur français sont généralement importés d’Afrique. Car les clients des 600 magasins en France et 400 autres dans le reste de l’Europe et outre-Atlantique, affirme Guillaume Greco, « veulent retrouver les produits de chez eux ». Ce qui n’empêche pas Racines SA de vouloir les contenter par des produits fabriqués, par exemple, en Asie, d’où provient déjà une grande offre de produits exotiques. Sous la marque ‘Djembe’, « marque que nous avons spécialement pensée pour nos clients africains », précise le responsable commercial, sont commercialisés des jus de coco avec pulpe (s’il vous plaît) et de tamarin. Djembe existe, depuis un an, et fait son petit bonhomme de chemin sur le marché français des boissons ethniques. Des boissons qui répondent à une vraie demande.

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