La Turquie du Président Recep Tayyip Erdogan et la Russie de Vladimir Poutine ont toutes deux le regard tourné sur le continent où ils ont annoncé des projets à longs terme. Que cherchent réellement ces eux pays en Afrique.
L’Afrique, la toute nouvelle destination prestigieuse de l’Occident ? C’est semble-t-il ce qu’il faut comprendre des derniers développements. Et Paris a même montré son inquiétude suite à l’annonce d’une coopération militaire prochaine entre le Mali et la Russie. Si la Russie a rassuré l’Hexagone, en apportant un démenti à l’annonce de tractations entre les autorités maliennes et la société Wagner visant à déployer des instructeurs russes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, le Kremlin a tout de même fait état de ses ambitions.
Alors qu’il réagissait à l’annonce de l’agence Reuters, qui se basait sur ses sources diplomatiques pour révéler que les autorités maliennes sont en négociations pour conclure un accord avec la société russe Wagner, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé qu’il n’y a « aucun représentant des forces armées russes là-bas et aucune négociation officielle n’est en cours ». Non sans reconnaître que la Russie a des contacts dans le domaine militaire avec beaucoup de pays, notamment africains.
Des déclarations corroborées par l’Ambassadeur de Turquie au Soudan qui, lors d’un séminaire virtuel organisé sous le titre « Coopération dans le domaine de l’aide humanitaire et au développement en Afrique ». Irfan Neziroglu, a déclaré, jeudi, que la priorité de son pays en Afrique est son développement dans tous les domaines. « La plus grande stratégie de la Turquie est de fournir une aide d’un point de vue purement humanitaire, sans aucune discrimination entre les personnes », a dit le diplomate.
« Avec la contribution de l’État, de la société civile, du monde universitaire, des médias et du monde des affaires, nous pouvons mettre en œuvre notre politique envers l’Afrique de manière pacifique », insistant sur la nécessité de diversifier l’aide et de l’orienter vers différentes régions. Auparavant, le diplomate a insisté que la Turquie n’a pas de passé colonial sur le continent et que ses approches dépendent d’une perspective humaine.
Irfan Neziroglu est formel : « la Turquie a une position particulière et cherche le bien sur le continent. Notre priorité est le développement du continent. Nous y sommes maintenant avec toutes nos institutions ». En somme, une volonté affichée de la Turquie de signer sa présence sur le continent africain. La même volonté du côté de la Russie, déjà présente en Centrafrique, avec la fameuse société Wagner, annoncée au Mali. En Guinée aussi ? Wait and see.