La Royal Air Maroc, la sud-africaine Comair, la Kenyan Airways et la belge Sn Brussels sont en lice pour investir dans la « nouvelle Camair » . Ces entreprises ont été sélectionnées la semaine dernière par le gouvernement camerounais. La campagnie nationale aérienne fait l’objet, depuis plus d’un an, d’une opération de liquidation-privatisation supervisée par la Société financière internationale, une filiale de la Banque mondiale.
Quatre entreprises ont été sélectionnées, la semaine dernière, par le gouvernement camerounais dans le cadre de la privatisation de la Cameroon Airlines (Camair), la compagnie aérienne nationale. La Royal Air Maroc, la sud-africaine Comair, la Kenyan Airways et la belge Sn Brussels ont été choisies, parmi une dizaine, à la suite de l’appel d’offres lancé le 27 janvier dernier par les autorités camerounaises. Ces quatre compagnies aériennes sont en concurrence pour obtenir la majorité des actions de l’entreprise qui succèdera à la Camair.
L’Etat camerounais se débarrasse d’un boulet
Empêtrée dans une crise chronique qui a mis a mal les caisses de l’Etat camerounais, il s’est résolu, le 22 février dernier, à engager l’entreprise dans un processus dit de « scission – liquidation – privatisation ». Ainsi une partie de l’actif de la Camair, les droits de trafic sur les lignes nationales et internationales et le matériel d’assistance au sol reviendra à la nouvelle compagnie. Et le lourd passif – la dette de la Camair était de 75 milliards de francs CFA (environ 120 millions d’euros) au 31 décembre 2005 – fera l’objet d’une liquidation par un cabinet conseil qui n’a pas encore été désigné. Le nom de multinationales comme Price Waterhouse Coopers ou Mazars sont évoqués, tout comme celui de Cameroun Audit Conseil.
L’un des points délicats de ce processus conduit par la Société financière internationale (Sfi), filiale de la Banque mondiale, est le paiement des arriérés de salaire dus au personnel de l’agonisante Camair. Ainsi le gouvernement camerounais, qui doit s’acquitter du paiement des droits sociaux, s’était engagé au mois d’août 2005 à verser, selon le journal Quotidien Mutations, 5 milliards de F CFA à 430 agents (sur plus de 600) ayant opté pour une retraite anticipée ou un départ volontaire. Cependant, certains d’entre eux attendent encore leurs indemnités. Le nouveau propriétaire de la compagnie nationale camerounaise devrait être connu en mai prochain.