Quand les jeunes Camerounais se lancent dans le trafic d’ossements humains !


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Cameroun ossements humains

Autrefois, le trafic d’ossements humains était une activité clandestine et exclusivement pratiquée par les personnes du 3ème âge. Mais de nos jours, on ne sait quel virus a piqué les jeunes pour qu’ils se lancent dans cette sale besogne.

Constat fait, après chaque enterrement, dans nombre de villages camerounais, de costauds jeunes hommes et quelques anciens montent aussitôt la garde pendant plusieurs semaines. Une façon de veiller à ce que personne ne vienne voler la dépouille. Les trafiquants d’ossements humains ne sont jamais loin, dit-on. Et la panique est toujours très forte, après une inhumation.

Qu’est-ce qui serait donc à l’origine ?

Selon Jean Nong, « depuis que j’ai terminé les études, je cherche à trouver une place au soleil. Pour cela donc, j’ai déposé les demandes d’emploi dans plusieurs sociétés, mais pas de suite favorable. Je suis même présenté à des concours administratifs, malgré la modicité des moyens de mes parents, puisque n’ayant aucun « parrain » ou « pas de godas », il n’y a pas eu d’issue. Déjà âgé de 28 ans, je vis encore auprès des parents. C’est eux qui s’occupent de tout (la ration, l’habillement, les maladies,..), bref, je suis comme un bébé. Face à cette situation de misère extrême, je peux être attiré par le trafic d’ossements humains, car, là-bas, dit-on, « on parle en terme des millions ». Dieu merci, mes parents m’ont très tôt montré le chemin de l’Eglise et surtout la crainte de Dieu et l’amour du prochain. Ce qui fait que je garde toujours espoir. J’ai foi que les choses vont changer un jour ».

C’est un drôle de business qui se propage sur Internet, à tel point que les réseaux sociaux sont même qualifiés de « plaques tournantes » de ventes macabres. Selon les travaux de chercheurs, l’offre est même en augmentation et attire une communauté de connaisseurs, vendeurs et collectionneurs. Et de plus en plus, on note une recrudescence des cas de profanations de tombes ou encore d’assassinats de femmes, d’enfants, des cas d’enlèvements d’enfants en passant par des cas de vols de dépouilles dans les morgues des hôpitaux. Les corps sont ensuite dépecés et désossés.

Selon une source, les ossements serviraient à fabriquer des remèdes traditionnels pouvant soigner des maux tels que l’infécondité, la cécité, combattre les mauvais sorts. Par ailleurs, ils conféreraient à leurs détenteurs des pouvoirs surnaturels. Seulement voilà, le 26 juin dernier, dans la localité de Foumban, département du Noun, région de l’Ouest Cameroun, deux jeunes âgés respectivement de 26 et 30 ans avaient été interpellés à Foumbot. Ils s’apprêtaient à livrer à un client 2 valises contenant cette matière appelée dans leur jargon « mercure rouge» ou «bois blanc».

Dans un reportage diffusé au journal de 20 heures d’Equinoxe Télévision, le 30 juin 2020, un des suspects arrêtés racontait qu’il avait conclu un marché de 50 millions de FCFA avec un client qui avait approché sa bande. Les enquêtes préliminaires montrent qu’il s’agit d’un réseau de trafiquants d’ossements humains. Ils ont des contacts principalement au Gabon et opèrent en réseau. Certains déterreraient les cadavres et les autres assuraient leur trafic. A noter que ce n’est pas la première fois que des personnes sont interpellées avec des ossements humains en terre camerounaise.

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