Quand le plastique s’emballe


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Ballots de sacs plastique
Des ballots de sacs en plastique

Avec courage, le ministère de l’Environnement d’Afrique du sud s’attaque au problème du recyclage des sacs plastiques. Une affaire qui chiffonne industriels et commerçants, mais qui promet de soulager bien des poumons.

« Il est tout simplement inacceptable de laisser l’air que nous respirons devenir de plus en plus pollué, et de laisser nos rues et nos campagnes devenir de plus en plus immondes », tempêtait Valli Moosa, ministre de l’Environnement et du Tourisme sud-africain, il y a maintenant un an. Motif de cette juste colère : le sac plastique. Il s’étale sur les rivages, s’amoncelle au fond des mers, ne se biodégrade pas et dégage des effluves toxiques lorsqu’on le brûle. Le ministre de l’Environnement part en croisade. Au risque de froisser industriels et commerçants.

Le prix de la bonne santé

Valli Moosa présente cette semaine son projet définitif. L’idée maîtresse : des sacs plastiques d’une épaisseur minimale de 30 microns (un micron est égal à un millième de millimètre), soit deux à trois fois l’épaisseur en vigueur actuellement. Avec cette méthode, les sacs devraient durer plus longtemps, être recyclables, voire même payants. Pour rentrer dans leurs frais, les fabricants seront sans doute contraints de les facturer aux clients. Le client, à son tour, sera donc plus attentif à ce nouveau produit, et cessera peut-être d’en user à tort et à travers.

Levée de boucliers. Cette nouvelle législation doit prendre effet en mai 2003. Au grand dam de l’industrie locale du sac plastique. Sean Summers, patron de la grande chaîne de supermarchés Pick’n pay, est devenu le porte-parole des mécontents. Selon lui, le coût de la nouvelle mesure se chiffrerait pour sa seule entreprise à 60 millions de rands (6,3 millions d’euros) annuels. Les commerçants parlent d’une crise affectant jusqu’à 3 800 emplois si le projet de Moosa devait se concrétiser. La bonne santé des Sud-africains pourrait coûter cher… Mais pour dissuader les réticents, le ministre a assorti son projet d’un argument de poids : tout contrevenant s’expose à une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison ferme.

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