Les pays producteurs de cacao souffrent de la décision de l’Union européenne d’autoriser l’utilisation de substituts au beurre de cacao dans la fabrication du chocolat. Le nouveau label belge « ambao » pourrait participer à un mieux-être.
L’espoir des pays producteurs d’Afrique de l’Ouest, responsable en partie de la croissance de la production, devrait renaître. Depuis le 22 octobre dernier, le gouvernement belge a mis en place le label « ambao » destiné aux chocolatiers réalisant leurs produits exclusivement avec du beurre de cacao.
L’organisation internationale du cacao (ICCO) qui rassemble les pays producteurs et consommateurs de cacao a fait paraître une étude sur les conséquences de la directive de la Communauté Européenne. Cette directive, effective depuis juin 2000, permet aux producteurs de chocolat d’utiliser à hauteur de 5% de la masse solide d’un chocolat, des matières grasses moins chères que le beurre de cacao, comme l’huile de palme.
L’Europe, un débouché important
Cette décision de la communauté européenne, revêt une importance majeure dans la mesure où l’Europe est le plus important consommateur de chocolat au monde. Cette situation correspond pour les pays producteurs à un manque à gagner de 780 millions de dollars américains selon l’ICCO à l’horizon 2005-2006. Soit une baisse de la production mondiale de 50 000 tonnes et une baisse des prix de 8%. Si la mesure s’étendait au monde, la production diminuerait de 125 000 tonnes et les prix de 17%, au total 1,5 milliard de dollars de pertes.
La désignation de l’huile de palme comme substitut potentiel a fait croire que cette industrie se développerait. Il n’en est rien dans la mesure où les prix du beurre de cacao sont aussi bas que ceux de l’huile de palme. D’où une faible incitation à substituer pour les industriels. De fait, le prix du beurre de cacao, entre 1985 et 1995 a baissé de 50% alors que celui de la poudre enregistrait un recul de 60% dans la même période.
La directive européenne a un impact certain sur les revenus des pays producteurs. Elle aggrave la chute du cours du cacao qui perdure depuis le début de la décennie. Néanmoins, selon l’ICCO, les prix devraient remonter à l’horizon 2006.