L’ONG « Horizons sans frontières » a tenu un sit-in au courant de cette semaine à la place de l’Obélisque pour dénoncer les injustices, les humiliations et les arnaques faites aux Sénégalais devant les Consulats français au Sénégal.
(De notre correspondant à Dakar)
Depuis plus de cinq ans, obtenir un visa de séjour en France est devenu la croix et la bannière. L’ONG « Horizons sans frontières », a tenu un sit-in pour dénoncer la politique d’immigration de la France jugée « inhumaine » et fustigé l’inertie de la communauté internationale. Selon le président de cette ONG Boubacar Sèye, dans les colonnes du journal Le Quotidien , « la France encourage l’émigration clandestine qui occasionne ces morts vécus en Méditerranée en refusant de simplifier l’obtention des visas pour la France. Les drames se succèdent, et le plus récent est Lampedusa (Italie) qui a provoqué près de 500 morts ». Sur ces manquements, la France est accusée par cette ONG, d’avoir violé l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme sur le droit à l’immigration.
Les pancartes agitées par les manifestants expriment le sentiment de frustration subie dans les locaux de l’ambassade de France : « Non à l’arnaque des visas, non au Tribunal de l’immigration, non à l’immigration clandestine, non aux violations des droits de l’Homme ». Le président Boubacar Sèye et ses camarades réclament désormais le remboursement des frais de visas. Pour un monde sans frontières et plus de considérations. Il a rappelé que plus de 15 mille personnes, entre 1988 et 2009, ont péri dans les profondeurs de la Méditerranée en tentant de rejoindre l’Eldorado européen. Par ailleurs, « Horizons sans-frontières » promet de maintenir la pression sur les autorités consulaires françaises. « Ce genre de manifestation va se multiplier dans le pays et partout dans le monde. Nous faisons notre travail et nous n’allons pas nous arrêter là », a expliqué le président de l’organisation.
En octobre 2012, le Président Hollande a fait part de sa désapprobation de la politique d’immigration choisie mise en place par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy devant les députés sénégalais. « J’entends mettre fin à ce paradoxe absurde, qui fait que la France dans un passé récent, a trop souvent fermé la porte à ceux-là même qui voulaient y créer des emplois, y développer les échanges, participer à l’effort de recherche ou de création artistique », s’indignait François Hollande lors de son premier voyage au Sénégal en tant président de la République.