L’ex-Président malgache, Didier Ratsiraka, âgé de 76 ans, a fait des déclarations plus que surprenantes le 11 septembre. Lors d’une intervention sur une radio et télévision privée en direct , il a affirmé que la France lui a demandé d’aider Andry Rajoelina, l’actuel Président de transition malgache, à renverser Marc Ravalomanana en 2003. Il accuse aussi Paris d’être responsable de son éviction de la Présidentielle malgache, prévue le 25 octobre.
Didier Ratsiraka est sorti de son mutisme. L’ex-Président malgache, âgé de 76 ans, ne s’était en effet pas exprimé depuis son éviction de la Présidentielle, prévue le 25 octobre, en raison du fait qu’il ne vivait pas dans la Grande Île six mois avant de se présenter comme l’exige la loi. Invité le 11 septembre à intervenir sur une radio et télévision privée en direct, il a accusé la France d’être responsable de sa disqualification au scrutin.
«On s’est mis d’accord que Ravalomanana quitterait le pouvoir»
Mais Didier Ratsiraka, connu pour son franc-parler, ne s’est pas arrêté là. L’ex-chef d’Etat malgache qui ne mâche pas ses mots a révélé que la France lui avait demandé d’aider l’actuel Président de transition, Andry Rajoelina, à renverser Marc Ravalomanana en 2003. « J’ai répondu que je ne suis pas en faveur des coups d’État », a-t-il déclaré, avant d’affirmer qu’il avait finalement accepté après qu’on lui ait montré qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’État. « On s’est mis d’accord que Marc Ravalomanana quitterait le pouvoir sans bain de sang. Et après son éviction, on devrait instaurer une transition concertée. Andry Rajoelina a été d’accord (…) », a-t-il précisé.
L’ex-dirigeant de la Grande Île est même allé plus loin dans ses révélations, racontant qu’Andry Rajoelina était venu chez lui à Paris, à Neuilly-sur-Seine, lui promettant que s’il prenait part au projet de renverser Marc Ravalomanana, il serait bien accueilli à son retour à Madagascar. Après 11 ans d’exil en France, Didier Ratsiraka est rentré définitivement dans son pays d’origine le 18 avril 2013. Il ne fait aucun doute que ses propos risquent de heurter Paris, qui aurait bien aimé que cette affaire soit enterrée à tout jamais.