Le chef du «Mouvement rifain du 18 septembre», Said Chaou dégage toute sa responsabilité dans la récente ouverture d’une représentation du «Parti nationaliste rifain» à Alger.
L’Algérie serait-elle sur le point de diviser les Rifains du Maroc ? En tout cas, Said Chaou, chef du «Mouvement rifain du 18 septembre», s’est distancié de l’ouverture d’une représentation du « Parti nationaliste rifain » à Alger. Il refuse de cautionner ce qu’il qualifie de collusion avec l’Algérie. Non sans réaffirmer son engagement pour une résolution interne du problème du Rif. L’homme, traqué par la justice marocaine, est en exil au Pays-Bas depuis 2010.
«Je n’ai jamais coordonné avec eux. Je ne les ai jamais encouragés ou poussés à s’engager dans un processus de règlement de comptes personnels au détriment du Rif. Même si je suis pleinement conscient qu’il existe un problème politique non résolu qui concerne le Rif… Ces problèmes doivent être résolus dans un cadre interne maroco-marocain», a publié Said Chaou, vendredi 22 mars 2024, sur sa page Facebook.
Exploiter les tensions qui règnent dans le Rif
Said Chaou bannit le recours «à des mains étrangères qui ne se soucient que de leurs propres intérêts et perturbent ainsi le processus politique dans lequel nous sommes tous appelés à participer et soutenir avec des propositions positives», soutient-il. Il rappelle que son mouvement «s’appuie sur ce qui a été approuvé par les conventions internationales sur le droit à l’autodétermination».
Le «Mouvement rifain du 18 septembre», dit-il, a écouté la voix des Rifains lorsqu’ils ont lancé le slogan ‘’Nous ne sommes pas des séparatistes’’ lors du Hirak du Rif». Et depuis, «mon point de vue est en harmonie avec la position des militants du Hirak du Rif lorsqu’ils ont condamné haut et fort les tentatives des services de renseignements algériens d’exploiter les tensions qui règnent dans le Rif pour parvenir à leurs fins».
Appel à la libération de tous les détenus politiques
L’ancien député d’Al Hoceima a d’ailleurs qualifié l’ouverture d’un bureau des séparatistes rifains à Alger d’«acte imprudent». Et de conclure son communiqué en appelant à la libération de tous les détenus politiques, notamment ceux du Hirak du Rif. Chaou conclut sa déclaration en appelant à la libération de tous les prisonniers politiques, y compris ceux du Hirak du Rif. Said Chaou vit en exil aux Pays-Bas depuis 2010.
Il fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux émis par la justice marocaine. Il est poursuivi pour «association de malfaiteurs», en 2010, et «trafic international de stupéfiants», en 2015. En octobre 2018, les Pays-Bas avaient opposé une fin de non-recevoir à une demande d’extradition vers le Maroc. L’Algérie, elle, est accusée de soutenir les séparatistes rifains dans le but de déstabiliser le Maroc.