L’inquiétude quant à la bonne santé d’Ali Bongo refait surface au Gabon, avec la tentative de coup d’Etat qui a échoué, ce lundi 7 janvier 2019, suivie d’un silence radio du Président, en convalescence au Maroc. Pourquoi le chef de l’Etat gabonais n’a-t-il toujours pas réagi ?
Que se passe-t-il au Gabon ? Une question qui reste entière. L’on aura juste appris, d’après quelques images, suivies de quelques déclarations, qu’un coup d’Etat a été tenté par des mutins, qui auraient fini par être arrêtés. Simulacre ou réalité ? Seules les hautes institutions gabonaises détiennent la réponse. Car jusqu’ici, celui qui était censé rassurer son peuple, garde le silence, depuis le Maroc où il suit sa rééducation, après un accident vasculaire cérébral contracté à Riyad, en Arabie Saoudite, le 24 octobre 2019. Bien évidemment, il s’agit du tout puissant Ali Bongo, nouveau chef de file de la famille Bongo, après le décès de son père, Omar Bongo, qui a passé 40 ans au pouvoir, dans ce pays d’Afrique Centrale, avant de céder son moelleux fauteuil à son fils.
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Attendu ce lundi, durant toute la journée, pour édifier son peuple, et lui porter un message fort de réconfort, d’assurance et de perspectives, Ali Bongo a été, aux yeux des Gabonais, absent. Aucune trace du Président, dont la seule et unique sortie depuis sa maladie, reste celle du 31 décembre 2018 au soir, alors qu’il sacrifiait au traditionnel discours à la Nation. Lequel discours, qui a duré un peu plus de 2 minutes, aura été le plus court de l’histoire du Gabon, et sans doute, du monde entier. Ce discours, tailladé, a été un prétexte pour le gouvernement gabonais pour fermer la page concernant les questions autour de l’état de santé du Président Bongo. Sauf qu’avec le silence du dirigeant, 24 heures après le putsch manqué, comme cela a été annoncé, toutes les questions sont les bienvenues quant à la bonne santé du dirigeant de ce pays d’Afrique Centrale.
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Au-delà des questions autour de la santé du chef de l’Etat gabonais, d’autres questions sont légitimes, dans un pays où le directeur de Cabinet du Président est peint comme un « dangereux personnage ». Brice Laccruche Alihanga, puisque c’est de lui qu’il s’agit, accusé de malversations de toutes sortes, serait-il capable d’une mise en scène de coup d’Etat pour étouffer ces scandales à son actif révélés par une blogueuse ? Mystère. Toujours est-il que dans un pays dirigé par un Président qui « peut être brutal, diabolique, sans état d’âme », pour reprendre Robert Bourgi, ex-conseiller d’Omar Bongo, tout est possible.