Plus connue en Europe pour son rugby que pour sa musique, l’Afrique du Sud dispose pourtant d’une étonnante diversité artistique à découvrir avec la compilation Geoworld. Quelques bonnes perles.
Johnny Clegg, en son temps, avait offert un coup de projecteur international à la musique sud-africaine. Flambeau repris depuis par Myriam Makeba. Mais vu la taille et l’histoire du pays, au carrefour de multiples influences, on se dit que l’on passe forcément à côté de beaucoup de bonnes choses et nous n’avons pas tort. La compilation GeoWorld tente un tour d’horizon pour nous offrir une vision d’ensemble. Résultat en demi-teinte avec un album qui pèche quelque peu par un relatif manque d’harmonie. Quelques perles tout de même dont vous serez heureux de ne pas être passés à côté.
A commencer, même s’il s’agit d’un ancien succès international, par » Homeless « , le titre des Ladysmith Black Mambazo avec Paul Simon. 1986. Un A capella de toute beauté chanté à plusieurs voix, aux coeurs chauds et profonds. Que dire également de l’instrumental des Spokes Mashiyane presque exclusivement acoustique où les flûtes filent avec le plus bel entrain sur un tempo donné par un couple de guitares sèches. Le tout saupoudré d’une légère pincée de guitare électrique. Puissante locomotive rythmique.
Toile de fond tribale
Malgré la diversité des morceaux, un point commun entre tous : l’omniprésence d’un fond plus ou moins marqué, d’harmoniques tribales. Ardeurs guerrières des chants chorals, accompagnements lancinants, psalmodiés, hérités d’un riche passé culturel, authentique, traditionnel.
De bons moments de musique, même si la compilation s’essouffle dangereusement sur la fin. A vouloir mettre de la musique sud-africaine actuelle, on imagine qu’ils auraient largement pu opter pour de meilleurs choix artistiques, ne serait-ce que pour garder la cohésion de l’ensemble. Mais arrêtons de faire la fine bouche, le goût de certains titres vous passera toute velléité critique quant au reste de l’album. A écouter.
Afrique du Sud, Collection Geoworld, BMG 2001