Depuis le 25 mars dernier, c’est un véritable raz-de-marée de faux billets qui déferle sur l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). La Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao) tente en vain de minimiser l’ampleur du phénomène et assure contrôler la situation. Plus de 100 millions de fausses coupures auraient déjà été saisies.
Tout a commencé au Bénin, sans doute dans la région de Cotonou, pour se répandre en Côte d’Ivoire, au Sénégal, puis gagner les huit pays de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). Selon Lansina Bakary, directeur national de la Côte d’Ivoire pour la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao), seule la Guinée-Bissau ne serait pas encore touchée. Et si la Bceao tente de minimiser le phénomène, la presse africaine n’hésite pas à parler d’un véritable raz-de-marée de faux-billets dans la région. Aujourd’hui, chaque coupure de 10 000 F cfa est suspecte, soit 80% de l’ensemble de la masse fiduciaire d’Afrique de l’ouest.
100 millions de faux-billets auraient déjà été identifiés par les banques centrales de l’Umoa, dont la moitié au Bénin. Lors de la conférence de presse de la Bceao lundi dernier, Léhi Lazare, directeur de la police économique, assurait que les faussaires avaient été pris et que la contrefaçon était sur le point d’être jugulée. Sans plus de précisions. Il a rappelé au passage les qualités spécifiques du vrai billet de 10 000 F cfa : la rugosité du papier, la présence d’une bande d’aluminium discontinue et les nuances bleu-vert de la figure géométrique qui les distinguent.
Pour 10 000 F cfa, t’as plus rien
Mais à Cotonou et à Abidjan, les commerçants n’acceptent déjà plus les fameux billets. Ils prétendent ne pas avoir la monnaie ou exigent franchement des coupures plus petites et surtout plus fiables. Au Bénin, même les agents du Trésor public refusent que les contribuables payent leurs impôts avec de l’argent devenu suspect.
La peur s’installe. Le directeur de la Bceao a confirmé que les fausses coupures identifiées seraient saisies et non remboursées. Leur usager devra de plus justifier de son innocence. Pas de quoi faire sourire : toute personne suspectée d’être l’auteur de la contrefaçon est passible d’une peine de travaux à perpétuité, assortie d’une amende de 20 millions de F cfa…
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