Pour réussir il faut coucher. Pour des dizaines, voire des centaines de jeunes filles, apprenties top-models, c’est une réalité lugubre qui transcende les frontières. Au Nord comme au Sud, les scandales qui entachent les agences de mannequins resurgissent. Car malheureusement, ils ne sont pas nouveaux.
Au Nord, c’est la célébrissime agence de mannequins Elite – celle-là même qui lança Claudia Schiffer et Naomie Campbell – qui se trouve pour la deuxième fois sous les feux des projecteurs médiatiques. Accusée de détournement de mineures, l’agence soumettrait certaines des candidates de son concours annuel à des parties de jambes en l’air forcées avec des hommes d’affaires, voire des personnalités politiques de France et de Navarre. Pourtant le mot de » proxénétisme » ne s’applique pas à ces pratiques, qualifiées de » petits cadeaux » par les gens du milieu. Evidemment, ça change tout.
Au Sud, c’est un véritable réseau de proxénétisme qui se fait jour, entre le Sénégal et la Libye. A côté des mannequins professionnels d’Oumou Sy, des filles recrutées dans la rue devaient se rendre à Tripoli pour célébrer le 32ème anniversaire du coup d’Etat du général Khaddafi. Au total : cent filles qui, sur la promesse d’une carrière internationale, allaient embarquer pour défiler certes, mais aussi montrer de plus près leurs charmes à des dirigeants passionnés de haute couture. En février dernier déjà, cinquante filles s’étaient retrouvées piégées de la sorte, sauvées in extremis par l’ambassadeur de France à Tripoli.
De Paris à Tripoli, de Moscou à Dakar, l’hypocrisie est de mise, mais le vernis de luxe du métier de mannequin se craquelle pour laisser apparaître tout ce qu’il y a de plus sordide : les paillettes se ternissent. La mode semble être au proxénétisme déguisé. Pourvu qu’elle passe vite.
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