À Kinshasa, la demande en carburant ne cesse de croître, entraînant une prolifération rapide des stations-service dans tous les coins de la capitale. Ces infrastructures surgissent sans cesse, transformant les rues en un dédale de pompes à essence. Mais derrière cette expansion se cache un danger sérieux pour la population.
En effet, de nombreuses stations-service sont construites sans respecter les normes de sécurité, exposant les habitants à des risques majeurs. La menace d’incendie, ainsi que les dangers environnementaux et sanitaires, ne cessent de croître, en raison de ces installations souvent mal régulées.
Un cocktail explosif au cœur des quartiers
Marie-Claire, résidente d’un quartier populaire, décrit l’angoisse des habitants : « Je n’ose plus ouvrir mes fenêtres, l’odeur d’essence est insoutenable et j’ai constamment peur d’un accident ». Son témoignage reflète les craintes partagées par de nombreux Kinois qui, chaque jour, vivent avec la peur d’une catastrophe imminente.
Les fuites de carburant, les installations électriques mal conçues et la proximité des habitations forment un véritable cocktail explosif en RDC. Selon des experts, les composés chimiques, comme le benzène présent dans le carburant, s’évaporent dans l’air et exposent les populations locales à des risques accrus de maladies graves, notamment des cancers.
Manque de régulation et corruption
Cette situation alarmante est aggravée par un manque flagrant de régulation et de contrôle. La corruption dans le secteur pétrolier semble l’emporter sur la sécurité des citoyens. « En 2022, l’ancien ministre des Hydrocarbures avait pris des mesures courageuses en fermant certaines stations illégales, mais ces efforts ont été freinés par l’administration pétrolière, avide des revenus provenant des permis », révèle un observateur.
En plus des risques pour la santé, cette prolifération anarchique des stations-service a des répercussions économiques. Les pénuries de carburant, les prix instables et les pratiques commerciales douteuses nuisent aux consommateurs. L’absence de planification urbaine ajoute également à l’anarchie qui règne dans la gestion des stations-service.
