C’est aujourd’hui qu’a été lancée la campagne opération « arme à feu contre 50 dollars » dans la région Est de la RDC, afin d’apporter « une touche finale au processus de pacification », selon le ministre de la communication congolais, Lambert Mende. A l’heure où les négociations pour le retrait de la mission de l’ONU dans le pays, la MONUC, ont commencé, La RDC semble être entrée dans une phase de changement. Les fantômes du passé sont pourtant toujours présents.
Cinquante dollars, c’est le prix à payer pour la paix, selon le gouvernement de RDC. L’opération « Arme à feu contre 50 dollars » vient en effet d’être lancée, aujourd’hui, à l’Est du pays pour tenter de lutter contre l’armement illégal. Elle pourrait ainsi permettre d’« apporter une touche finale au processus de pacification » dans la province du Nord Kivu, comme l’a annoncé dans un communiqué, le ministre de la Communication Lambert Mende. « Nous devons mettre fin à la guerre à l’Est, et le Président de la République a mis tous les moyens à la disposition du PAREC » a déclaré le pasteur Ngoy Mulunda, coordonnateur du Programme National pour la Paix et la Reconstruction (PAREC), qui a contribué à la mise en œuvre de l’action. Le gouvernement congolais espère recueillir 20 000 à 30 000 armes dans un premier temps. Il n’a pas encore précisé la durée de l’action.
Le prix de la MONUC, par contre, a été payé. Le gouvernement a demandé la semaine dernière le retrait progressif de la Mission de l’ONU en RD Congo dès la fin de son mandat le 31 mai prochain. Selon l’AFP, Le mandat de la MONUC a été fortement critiqué par les congolais, « notamment en raison du prix payé par les populations civiles lors des opérations contre les rebelles menées par l’armée congolaise, appuyée par la MONUC ». L’institution onusienne a, de son côté, annoncé qu’elle ne se retirerait une fois que certaines « tâches cruciales » auront été accomplies.
Un coût humain qui se chiffre en millions de morts
Le prix de la paix a pourtant déjà été cher payé. En millions morts… Cette région instable de l’Est de la RDC a, en effet, été le théâtre de plusieurs guerres qui ont causé la mort de millions de personnes. Cette situation dramatique avait donné naissance, en 1999, à la MONUC dont l’objectif était de sécuriser la zone. Cependant, plusieurs groupes armés, notamment des milices congolaises et des mouvements rebelles hutu rwandais, dont ceux des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), sévissent toujours dans cette région.
En 2008, une campagne d’échange d’armes contre 100 dollars à Kinshasa avait permis d’en récupérer 8000. Difficile de savoir si l’opération, « arme à feu contre 50 dollars » portera ses fruits. D’autre part, le retrait de la MONUC met le gouvernement face à ses responsabilités. Il devra désormais annihiler les mouvements rebelles et maintenir la paix, sans le soutient de la force internationale.
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