Procès Thomas Sankara : le premier accusé à la barre reconnaît les faits


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L'ancien Président du Burkina Faso, Thomas Sankara
Thomas Sankara

Le commando qui a abattu le capitaine Thomas Sankara et 12 de ses compagnons, le 15 octobre 1987, dans les bâtiments du Conseil de l’Entente est bien parti de la résidence de Blaise Compaoré, sous les ordres de Hyacinthe Kafando. Ces faits ont été reconnus par l’un des chauffeurs ayant conduit les véhicules qui ont assuré le transport du commando meurtrier.

Ce mardi 26 octobre 2021, deuxième journée de la reprise du procès de l’assassinat de Thomas Sankara, le premier accusé est passé à la barre. Mais, avant son audition, cinq vidéos et deux audios ont été joués pour replonger le tribunal dans le contexte des événements du 15 octobre 1987. C’est après cet épisode que le militaire retraité, Ilboudo Yamba Élisée, 62 ans, soldat de première classe, à l’époque des faits, et chauffeur dans la sécurité de Blaise Compaoré, a été entendu. L’homme a d’emblée reconnu les faits à lui reprochés. «Je reconnais les faits», a-t-il déclaré.

Ilboudo Yamba Élisée reconnaît le chef d’accusation de «complicité d’attentat à la sûreté de l’État», mais rejette celui de la préméditation, puisqu’il déclare n’avoir été associé à aucune rencontre au sujet des événements du 15 octobre 1987. Mieux, il soutient qu’il n’était pas au courant de la nature des opérations qui allaient se dérouler. Ce jour-là, à l’en croire, il n’a fait que ce qu’un soldat doit faire : «Un soldat a un chef. Il exécute les ordres de son supérieur. J’ai reçu l’ordre de mon chef Hyacinthe Kafando, le 15 octobre. Il m’a dit, ‘Elisée on va au Conseil de l’Entente’. Et nous avons démarré du domicile du Président Blaise Compaoré».

Puis il indique qu’une fois sur place, Kafando et «Maïga (Pathé Maïga, ndlr) qui conduisait lui le véhicule de Blaise Compaoré, sont descendus et ont tiré en désordre». Le tribunal a pu observer des contradictions entre les propos tenus par l’homme, ce jour, et la déposition qu’il avait faite auprès du juge d’instruction. Par exemple, il avait déclaré auparavant : «Quand on est rentré au Conseil de l’Entente, j’ai aperçu Gilbert Diendéré avec ses hommes».

Aujourd’hui, il a déclaré ne pas se retrouver dans ces propos. Ilboudo Yamba Élisée est encore attendu à la barre, demain mercredi, pour poursuivre son intervention.
À la fin de la journée, les accusés sur place ont été remis en liberté provisoire. Seul Gilbert Diendéré qui purge une peine de 20 ans de prison est toujours maintenu dans les liens de la détention.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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