Procès Pistorius : la porte du WC, un témoin muet encombrant pour la défense


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La porte du WC à travers laquelle Oscar Pistorius a abattu sa petite amie Reeva Steenkamp est l’objet de toutes les attentions ce mercredi au tribunal de Pretoria. Elle risque bien de lui porter préjudice car un expert chargé de l’examiner a tiré mercredi des conclusions contredisant en partie l’accusé.

Tout le monde n’a yeux que pour elle ce mercredi au procès d’Oscar Pistorius dans le tribunal de Pretoria. La porte du WC à travers laquelle le champion paralympique sud-africain a abattu sa petite amie Reeva Steenkamp de quatre balles de neuf millimètres a été examinée par un expert de la police scientifique, le colonel Gerhard Vermeulen. La porte du WC, considéré comme un témoin à part entière, pourrait bien porter préjudicie à la défense car l’expert chargé de l’examiner a tiré mercredi des conclusions contredisant en partie l’accusé.

Le colonel Gerhard Vermeulen a en effet affirmé que le champion double amputé, sextuple médaille d’or paralympique, était sur ses moignons lorsqu’il a défoncé la porte avec une batte de cricket. Or la défense a toujours soutenu qu’il avait remis ses prothèses. Oscar Pistorius affirme en effet s’être rué dans sa chambre après avoir tiré, pensant avoir à faire à un cambrioleur. « Lorsque j’ai atteint le lit, j’ai réalisé que Reeva n’y était pas, et c’est à ce moment que je me suis rendu compte que cela pouvait être Reeva qui était dans les toilettes », avait-il affirmé lors de sa première déposition après les faits. C’est à ce moment là, selon lui, qu’il a remis ses prothèses, pour revenir défoncer la porte des toilettes avec la batte, un objet souvenir portant les signatures de plusieurs vedettes de ce sport très populaire en Afrique du Sud.

Démonstration de l’expert au tribunal

Seulement, d’après l’expert, si les marques retrouvées sur la porte apportent « la preuve irréfutable qu’une batte de cricket avait été utilisée pour défoncer la porte », compte tenu de la hauteur des traces de batte sur la porte, si Pistorius, un double amputé, avait frappé de toute sa hauteur, debout sur ses prothèses, « cela aurait été très inconfortable » pour lui. Pour vérifier tous ces constats, des mesures ont même été prises à l’audience, à l’aide d’un mètre ruban, pour vérifier la position dans laquelle Pistorius aurait dû logiquement se trouver pour tenter d’ouvrir la porte en frappant dessus puis en tournant la batte pour faire céder le panneau.

« La marque correspond logiquement au fait qu’il n’avait pas ses jambes (prothèses ndlr) », assure le colonel Vermeulen, soulignant que ce n’est « pas naturel si je suis debout ». Riposte de l’avocat d’Oscar Pistorius Barry Roux : « Ce n’est pas naturel… pour vous ! », qui lui a également demandé de se livrer à une expérience et de simuler les coups sur la porte devant la juge. « Toutes les marques correspondent même debout à condition d’être penché dans une position non naturelle », a de son côté clamé l’expert fièrement.

Pour autant l’avocat d’Oscar Pistorius ne s’est pas laissé abattre, tentant de faire admettre à l’expert que Pistorius n’aurait pas pu défoncer la porte debout sur ses moignons sans perdre l’équilibre, l’invitant à faire l’essai sur les genoux. « Si j’avais grandi sans mes jambes ce serait une autre histoire …, a rétorqué l’expert, après s’être prêté au jeu. S’il avait suffisamment d’équilibre (sur ses moignons) pour tirer, je soupçonne qu’il en avait assez pour frapper la porte avec la batte de cricket ».

Le seul point sur lequel les deux plaidoyers sont tombés d’accord est le fait que la porte a été défoncée après les tirs du champion paralympique.

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