Le verdict final du procès des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée est prévu pour le 31 juillet prochain. Ce procès historique, débuté le 28 septembre 2022, vient de franchir une étape capitale avec la fin des plaidoiries le 26 juin 2024. Cette attente intense met en lumière les horreurs d’un jour sombre et les responsabilités de douze anciens responsables militaires et gouvernementaux.
Tous les regards sont désormais tournés vers cette date décisive.
Un massacre inoubliable
Le 28 septembre 2009 restera gravé dans la mémoire collective de la Guinée. Ce jour-là, une manifestation de l’opposition à Conakry s’est transformée en tragédie. Selon un rapport de l’ONU, au moins 156 personnes ont été tuées, tandis que 109 femmes ont été victimes de viols. Les forces de sécurité, armées de balles, de couteaux, de machettes et de baïonnettes, ont réprimé brutalement les manifestants. Cette répression a laissé des centaines de blessés.
Des accusations lourdes et variées
Douze anciens responsables militaires et gouvernementaux sont jugés pour leur implication présumée dans ce massacre. Parmi eux, l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara et son ex-aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba. Les accusations sont graves : assassinats, actes de torture, viols, enlèvements, séquestrations, incendies et pillages en masse. Le procureur a requis la réclusion criminelle à perpétuité pour sept des accusés, dont Moussa Dadis Camara, et a requalifié les faits en crimes contre l’humanité.
Des défenses acharnées
Les avocats de la défense ont eu le dernier mot lors des plaidoiries finales. Ils ont cherché à semer le doute sur les preuves présentées par le procureur et à défendre l’innocence de leurs clients. Moussa Dadis Camara, a clamé n’avoir commis aucun crime, et laissé sa destinée entre les mains du tribunal et de Dieu. Les avocats ont mis en avant l’absence de preuves tangibles pour incriminer leurs clients. Ils espèrent ainsi une décision favorable du tribunal.
Un verdict très attendu
Le tribunal a maintenant mis son jugement en délibéré jusqu’au 31 juillet 2024. Cette attente est marquée par l’angoisse et l’espoir pour les victimes, les accusés et leurs familles. Ce procès, au-delà de son aspect judiciaire, est perçu comme un moment de vérité pour la Guinée. Il s’agit de tourner une page douloureuse de l’histoire du pays, tout en rendant justice aux victimes.