Les principaux chefs des Frères musulmans seront jugés le 25 août. Une annonce qui pourrait à nouveau relancer la mobilisation des pro-Morsi et entraîner d’autres violences qui aboutiront à un bain de sang, à un moment où le gouvernement tente de trouver un compromis avec les Frères musulmans.
La justice égyptienne a fixé, ce dimanche, au 25 août l’ouverture du procès de Mohamed Badie, le guide suprême de la confrérie des Frères musulmans et de deux de ses adjoints, Khayrat el Chater et Rachad Bayoumi. Ils sont accusés d’incitation au meurtre tandis que trois autres membres de la Confrérie sont accusés de meurtre, après que huit manifestants ont été tués alors qu’ils tentaient d’attaquer le siège des Frères musulmans au Caire, le 30 juin. Mohamed Badie est un des rares hauts responsables des Frères musulmans encore en liberté même s’il est frappé de plusieurs mandats d’arrêt. Il a été vu pour la dernière fois au sit-in de Rabaa al Adawiya dans la banlieue résidentielle de Madinet Nasr au Caire. Cette annonce a provoqué la colère des manifestants pro-Morsi, alors que le gouvernement se trouve en pleines tractations avec les Frères musulmans.
Appel à manifester
Pour prouver leur détermination et leur soutien aux principaux chefs des Frères musulmans, les partisans Pro-Morsi ont manifesté ce dimanche, à l’occasion de la nuit du destin, après que de petites manifestations ont eu lieu durant la journée. En dépit du fait que le gouvernement ait menacé de disperser par la force les deux sit-in des pro-Morsi au Caire, l’ambiance était à la fête sur la place Rabaa al-Adawiya, où se tient le plus important des sit-in. Ces manifestations rappellent la tension existante dans le pays où plus de 250 personnes ont péri dans des violences depuis fin juin. Les manifestants pro-Morsi ont par ailleurs lancé un appel à de nouvelles manifestations et à un sit-in au Caire ce mardi.
Caire, une ville où tout se joue
Les manifestations organisées au Caire, ce dimanche, ont provoqué une paralysie de la circulation. 200 à 300 personnes ont sillonné les principales places de la ville afin de réclamer la libération de l’ancien président Mohamed Morsi placé en détention pour quinze jours. Le gouvernement se montre impuissant face aux protestations. Une situation qui inquiète les émissaires internationaux. Ces derniers se succèdent au Caire ces derniers jours afin de pousser gouvernement et opposition à un compromis. La Communauté internationale redoute que la dispersion par la force des sit-in où les manifestants se sont barricadés avec femmes et enfants ne tourne au massacre. Dans un récent entretien au « Washington Post », Sissi a appelé Washington à user de son « influence sur les Frères musulmans » pour mettre fin à la crise. A défaut de règlement politique, « la police civile » et « pas les militaires », a insisté le général al-Sissi, « mettra un terme à ces sit-in et nettoiera ces places ». Un message qui coïncide avec l’annonce du procès des dirigeants des Frères musulmans pour le 25 août prochain. Ce qui fait craindre de plus fortes mobilisations des partisans de Mohamed Morsi, pouvant entraîner un véritable bain de sang, au cas où l’armée met en exécution sa menace de « nettoyer les places publiques ». Affaire à suivre.