Procès de Salomon Kalonda : la défense demande à la cour militaire de se déclarer incompétente


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Salomon Kalonda et ses avocats
Salomon Kalonda et ses avocats

Salomon Kalonda a comparu devant le tribunal militaire de Kinshasa, ce lundi, pour sa deuxième audience, depuis sa détention. Sur demande du ministère public, le tribunal a renvoyé le dossier au 25 septembre 2023.

C’est un Salomon Kalonda malade qui s’est présenté devant la Cour militaire de Kinshasa Gombe, ce lundi, pour sa deuxième audience. « Monsieur le président, je me présente ici devant vous, malade, contre l’avis de mes médecins. Je ne devais pas me présenter ici, parce que mes médecins ont voulu me maintenir. Autant la mort peut m’emporter par la maladie, autant cette situation que je vis, aujourd’hui, avec ce procès de la honte, peut m’emporter », a déclaré le conseiller spécial et politique de Moïse Katumbi, arrêté depuis le 30 mai 2023. Ses avocats ont tout simplement réclamé à la Cour militaire de se déclarer incompétente dans la gestion de cette affaire.

Le motif principal qui sous-tend cette position est la qualité du prévenu, un civil. Alors qu’une juridiction de cette nature est destinée à juger des militaires. C’est ce qui ressort clairement des propos de Me Hervé Diakiese qui s’exprimait en ces termes : « Nous sommes venus démontrer que Salomon Kalonda ne devrait pas être jugé devant une juridiction militaire parce que sa qualité de civil au regard de la législation liée aux compétences des juridictions militaires, au regard des prescrits constitutionnels, est incompatible avec une procédure judiciaire menée à son encontre par une juridiction militaire ».

Renvoi du dossier au 25 septembre

La défense a également demandé l’annulation pure et simple de tous les procès-verbaux établis lors de la détention de Salomon Kalonda dans les locaux du service de renseignements. Pour elle, ces procès-verbaux ont été établis en violation flagrante de la législation du pays.

La Cour a, pour sa part, renvoyé, sur demande du ministère public, le dossier au 25 septembre 2023. Trois principaux chefs d’accusation visent le proche de Moïse Katumbi : incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, atteinte à la sûreté de l’État et détention illégale d’armes. Du côté de son parti, Ensemble pour la République, Salomon Idi Kalonda Della est victime d’une machination politique qui ne vise qu’à altérer sa propre image et en même temps celle de son leader, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la Présidentielle de décembre.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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