Une première victoire pour Moubarak. L’ancien président égyptien a obtenu ce dimanche le droit d’être rejugé. Condamné à la prison à vie, son état de santé pourrait bien lui permettre de bénéficier d’une réduction de peine. Au sommaire : Eclairage et trois question à Didier Billion.
« Vive la justice ! », criaient les partisans de Hosni Moubarak à l’annonce de la Cour de cassation. Elle a accepté les appels des accusés et a ordonné la tenue d’un nouveau procès pour Moubarak, ses deux fils Alaa et Gamal, son ministre de l’Intérieur, Habil al Adli, et six responsables des services de sécurité. L’ancien raïs a été condamné en juin 2012 à la prison pour la répression exercée contre la population lors du soulèvement en 2011. La décision, applaudie par les partisans de Moubarak, pourrait bien raviver de nouvelles tensions dans une Egypte fragmentée.
La Cour n’a pas fixé de date précise, ni même énumérée les fondements légaux sur lesquels cette décision a été prise. Mais selon Mohamed Abdel Razek, l’un des avocats de l’ancien dirigeant, la date du procès ne sera pas fixée avant quatre mois. Ce dernier a tenu à souligner les failles d’un « procès inéquitable ». Les accusations de corruption portées contre Moubarak, ses deux fils et l’ancien ministre de l’Intérieur ont par ailleurs été annulées. Mais de nouveaux chefs d’inculpations visent l’ancien président égyptien pour avoir reçu des cadeaux d’une valeur de plusieurs millions de livres égyptiennes de la part du journal Al Ahram.
Transféré à l’hôpital militaire de Maadi, au sud du Caire, en fin décembre après s’être cassé plusieurs côtes dans une chute, Hosni Moubarak, 84 ans, restera incarcéré jusqu’à l’ouverture d’un nouveau procès.
Trois questions à :Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS et spécialiste du Moyen-Orient Afrik.com : Cette décision de rejuger Moubarak ne risque-t-elle par de raviver des tensions ? Afrik.com : L’état de santé de Hosni Moubarak peut-il jouer en sa faveur pour bénéficier d’une réduction de peine, voire même d’un acquittement ? Afrik.com : Comment imaginez l’avenir d’une Egypte où le clivage entre pro et anti-Moubarak semble toujours exister ? |