La parole est ce jeudi à la défense au procès de l’ex-chef rebelle Bosco Ntaganda accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la province de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon son conseil, cela fait longtemps qu’il attend de donner sa version des faits. Il va pouvoir le faire ce jeudi puisque la parole est à la défense. L’ex-chef rebelle Bosco Ntaganda, accusé de crimes de guerre et crime contre l’humanité, dans la province de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), va pouvoir s’exprimer à son procès à la Cour pénale internationale. « Je vais vous raconter l’autre facette du récit que nous avons entendu hier, car c’était bien un récit, Messieurs les juges : tout reste à prouver ! », a déclaré son avocat, le Canadien Stéphane Bourgon. Bosco Ntaganda « maintient son innocence face à chacune des accusations portées contre lui et il entend présenter une défense exhaustive », avait-il indiqué mardi, soulignant qu’il « est impatient d’avoir une chance de se défendre ».
Agé de 41 ans, l’ex-chef de guerre, surnommé Terminator à cause de sa férocité, est précisément accusé de 13 crimes de guerre et cinq crimes contre l’humanité, dont des meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel en Ituri. Mais selon son conseil, « la réalité de ce qu’il s’est passé en 2002-2003 est tout autre ». De son côté, la procureure Fatou Bensouda a détaillé mercredi les accusations retenues contre M. Ntaganda et notamment évoqué l’organisation à grand échelle et systématique de viols sur la population civile et au sein de sa propre milice.
Bosco Ntaganda a été général de l’armée congolaise de 2007 à 2012. « Terminator » est considéré comme l’un des ex-chefs de guerre les plus féroces et les plus recherchés des Grands-Lacs. Il s’était toutefois, contre toute attente, livré de son plein gré à la CPI, se réfugiant à l’ambassade des Etats-unis, suite à une scission au sein de la rébellion, le Mouvement du 23-Mars (M23).
La CPI est régulièrement accusée par nombre d’observateurs de mettre uniquement les Africains sur le banc des accusés. Il faut dire que jusqu’à présent, la juridiction internationale a en majorité jugé des ex-responsables du continent.