Le procès d’Oscar Pistorius a repris, ce jeudi, avec le réquisitoire du procureur Gerrie Nel, convaincu de la culpabilité de l’athlète sud-africain dans le meurtre de sa petite amie. La défense aura, vendredi ou peut-être dès ce jeudi, une dernière occasion de blanchir l’accusé.
Le procès d’oscar Pistorius a repris, ce jeudi, à Pretoria, avec le réquisitoire du procureur Gerrie Nel. Ce dernier est convaincu de la culpabilité du champion paralympique sud-africain dans le meurtre de sa petite amie, Reeva Steekamp. « La défense a présenté deux axes de défense et a demandé à la Cour d’en choisir un », a attaqué le procureur Nel.
En effet, la défense a été accusée d’avoir changé plusieurs fois sa ligne de défense durant ce procès. Selon le procureur, Pistorius a « fabriqué » sa version au fur et à mesure, ce qui a conduit l’athlète à se contredire à certains moments. Le parquet maintient sa version des faits, selon laquelle l’accusé à sciemment abattu sa petite amie au cours d’une dispute au petit matin du 14 février 2013, jour de la Saint Valentin. Pendant la dispute, la mannequin de 29 ans se serait réfugiée dans les toilettes pour fuir sa colère, et ce serait à ce moment-là que le sportif a tiré quatre balles sur la porte. C’est cette version qui, aux yeux du procureur, paraît la plus plausible : « En fait, vous saviez que Reeva était derrière la porte et vous avez tiré sur elle. C’est la seule chose plausible ». « Elle n’avait pas peur d’un intrus, elle avait peur de vous ! », avait lancé Gerrie Nel en avril.
L’ultime chance de la défense
Une fois le réquisitoire du procureur terminé, la défense aura une ultime chance d’innocenter Oscar Pistorius, à priori vendredi, ou peut-être dès ce jeudi si Gerrie Nel est rapide. Pour l’avocat Barry Roux, l’athlète de 27 ans a bel et bien tué son amie par erreur, croyant ouvrir le feu sur un cambrioleur caché dans les toilettes, en pleine nuit. Pistorius, amputé des deux jambes, dit s’être rendu prudemment sur ses moignons, après avoir entendu du bruit dans les toilettes, saisi son arme en disant à Reeva d’appeler la police (sans obtenir de réponse) et avoir tiré. « Je n’ai pas eu le temps de penser. J’ai entendu du bruit, j’ai pensé que quelqu’un était venu m’attaquer, donc j’ai tiré », a-t-il expliqué à la Cour, en avril.
Ni l’avocat, ni l’accusé n’auront le dernier mot, car Gerrie Nel doit reprendre la parole après le plaidoyer de la défense. « Nous n’avons que deux jours pour faire notre travail », a rappelé la juge Thokozile Masipa, jeudi matin.
Mais ce ne sera qu’au bout d’une éventuelle négociation de la peine, à une date ultérieure, que le verdict sera connu, marquant ainsi la fin d’un feuilleton débuté le 3 mars, qui aura déchaîné les passions en Afrique du Sud. Oscar Pistorius risque une peine incompressible de 25 ans de prison s’il est reconnu coupable. La sentence sera en revanche plus légère si la préméditation est écartée et peut s’en tirer avec une simple mise à l’épreuve si la juge ne retient que l’homicide involontaire.