Au moment où les auditions de la Commission vérité et réconciliation vont reprendre en Gambie, les partisans de l’ancien Président Yahya Jammeh mettent la pression, pour créer les conditions de son retour au pays. Mais Abubacarr Tambadou, ministre gambien de la Justice, a d’ores et déjà mis en garde.
Après des manifestations pour demander le départ du pouvoir du Président Adama Barrow, d’autres Gambiens ont investi récemment les rues de Banjul pour réclamer le retour au pays de l’ancien Président Yahya Jammeh. Il s’y ajoute que, dans un récent enregistrement attribué à Yahya Jammeh et qui a fait le tour de la toile, ce dernier réclamait le respect de ce qu’il considère comme ses droits, et notamment celui de rentrer au pays.
Seulement, c’est sur fond de menaces que le pouvoir a répondu à cette sollicitation. Mais il faut d’abord dire que cet imbroglio politique voit le jour au moment où la Commission vérité et réconciliation reprend ses activités, ce lundi 20 janvier 2020, pour faire la lumière sur l’ensemble des crimes commis sous le régime de l’ancien chef d’Etat Yahya Jammeh.
Mais l’appel des partisans de l’ancien Président rencontre une position ferme du pouvoir actuel, par la voix du ministre de la Justice Abubacarr Tambadou. Dans un discours prononcé dans le cadre de la nouvelle année judiciaire, il a déclaré : « si jamais l’ancien Président Yahya Jammeh retournait au pays, il serait immédiatement arrêté et poursuivi pour les plus graves affaires ».
« Après un an d’auditions (de témoins) et alors que nous entrons probablement dans la seconde et dernière année, on ne peut plus écarter les crimes contre l’humanité commis en Gambie entre juillet 1994 et janvier 2017, sous l’ancien Président Yahya Jammeh. Ceux identifiés par la Commission seront portés devant la justice », a notamment déclaré le ministre de la Justice, dans les colonnes de plusieurs médias internationaux.