Suite à la prise d’otages du site gazier à In Amenas, au sud algérien, les autorités algériennes ont demandé à la Tunisie et à la Libye d’être davantage vigilent dans la surveillance de leur frontière. Plusieurs versions se contredisent sur la provenance des terroristes. Sont-ils venus du Nord-Mali ou de la Libye ?
(De notre correspondant)
L’Algérie en est persuadée, le groupe terroriste auteur de l’attaque perpétrée le 16 janvier contre le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas au sud du pays, venait de la Libye. L’annonce n’a pas été du goût des Libyens qui ont, par la voix de leur Premier ministre, Ali Zeidan, tenu à émettre des réserves et à apporter une appréciation contradictoire. « Les informations et les rumeurs rapportées sur le fait que la base d’Al Wigh, dans le sud?ouest de la Libye, soit utilisée à ces fins sont dénuées de tout fondement. Le territoire libyen ne servira de point de départ à aucune opération qui menacerait la sécurité de n’importe quel pays voisin », a affirmé le chef du gouvernement libyen.
Onze Tunisiens figuraient parmi les terroristes. De ce fait, l’Algérie a demandé aux autorités tunisiennes, et libyennes de mieux surveiller leurs frontières et de lutter contre les terroristes qui pullulent la région notamment depuis la chute des régimes dictatoriaux dans ces deux pays. La prolifération des armes lourdes dans la région du Sahel et les risques évoqués par les officiels algériens ont fini par refroidir l’incrédulité de certains après cette attaque dont ont été victimes des dizaines d’expatriés étrangers. La fermeté à l’égard de la prolifération et la circulation des armes sont plus que jamais requises par l’Algérie qui est désormais une nouvelle cible des groupes djihadistes du Sahel. « L’attaque d’In Amenas n’est qu’un début », annonce une campagne de déstabilisation contre ce pays qui combat le terrorisme et tous ses réseaux de soutien. La montée en puissance de groupes radicaux aussi bien en Tunisie qu’en Libye est loin d’être de nature à prêter à la quiétude.
Difficile de connaitre l’avenir des relations entre l’Algérie et ses deux voisins de l’est dont les pouvoirs en place peinent à asseoir leur emprise et à maîtriser la situation de leurs pays. Une donne qui complique davantage la balance relationnelle dans le grand Maghreb. « L’Algérie n’a pas de problèmes avec la Tunisie et le Maroc », a toujours maintenu le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal qui prône davantage de rapprochement dans la lutte antiterroriste. Elle est désormais « une affaire qui intéresse la civilisation arabo?musulmane et amazighe ». Pour ne pas envenimer davantage l’environnement relationnel dans l’espace maghrébin, les officiels algériens ont tenu à tempérer leurs discours et les adapter à la nouvelle situation sécuritaire.