Le chef de l’état algérien, Abdelaziz Bouteflika, attendu depuis plus d’un mois pour s’exprimer sur l’attaque du 16 janvier contre le site gazier de Tiguentourine, est sorti de son silence.
(De notre correspondant)
Le silence radio du président Bouteflika en a étonné plus d’un. Il a désappointé les attentes des algériens qui attendaient de lui une allocution rapide lors de l’attaque qui a ciblé le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas dans la wilaya d’Illizi. Elle a causé la mort de 38 travailleurs expatriés. Un événement majeur et douloureux qui a secoué l’Algérie, rapidement devenue sujet à débat dans les manchettes de la presse internationale.
Nombreux sont ceux qui s’interrogeaient sur les raisons d’un lourd silence au sommet de l’Etat. Les langues se déliaient au point de spéculer sur l’état de santé du président. Mais il a fallu attendre la deuxième semaine de ce mois de février pour le voir apparaître à nouveau et saluer l’engagement de l’Armée nationale populaire (ANP).
Une réapparition presque étonnante mais qui intervient dans son juste contexte puisque la situation politique dans les pays arabo-musulmans est toujours tendue et tarde à connaître le bout du tunnel. « Il n’est point exagéré de dire que la volonté qui a animé nos braves soldats dans la grande bataille d’In Amenas contre les forces du mal et de la destruction est l’illustration même du legs hérité des chouhada ». Cette allocution lue en son nom en marge de la commémoration de la journée nationale du chahid fait encore vibrer les espoirs quant aux secrets qui entourent son état de santé.
La promptitude des services de sécurité algériens dans leur intervention, couronnée de succès au regard du nombre de vies humaines sauvées, a eu une pompeuse place dans le discours du chef de l’état qui en reconnait la grandeur. « Les héros de cette bataille ont prouvé, par leur efficacité, leur précision, leur professionnalisme et leur triomphe, qu’ils sont les successeurs incontestés et incontestables de nos valeureux chouhada et que l’Armée nationale populaire est véritablement la digne héritière de l’Armée de libération nationale… ».
Dans son discours, il a appelé au sens patriotisme face aux « évènements déplorables ». Un contexte, toujours, d’actualité et requérant une intervention pour tempérer les ardeurs contestataires.
Point d’info n’est distillée sur les sujets à amender et les contours de la nouvelle constitution qui régira le paysage juridique des Algériens. Ceux-ci aspirent à des réformes politiques et sociales à la hauteur de leurs attentes. Une amélioration des conditions de vie par l’absorption du chômage et une augmentation de salaires fiable pour desserrer l’étau socioéconomique qui accable le peuple.