Le tribunal correctionnel de Belfort a récemment jugé une affaire qui ébranle la communauté religieuse locale. Un prêtre d’origine togolaise a été condamné, ce 7 janvier 2025, à une peine d’un an de prison ferme pour agression sexuelle sur une paroissienne.
Absence constatée lors de son procès et interdiction définitive de séjour en France. Il est également inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Retour sur cette affaire qui a ébranlé les fidèles.
Les faits : une soirée qui vire au cauchemar
Tout commence en juillet 2023, après une messe anniversaire organisée en mémoire de la mère du prêtre. Lors de la réception qui s’en est suivie, le prêtre, connu pour ses excès d’alcool, aurait invité une paroissienne et un serviteur de messe à son domicile. Tandis que ce dernier quitte rapidement les lieux, la victime se retrouve seule avec le religieux.
D’après son témoignage à l’audience, l’homme de foi aurait tenté à plusieurs reprises de l’embrasser. Malgré ses refus, il l’aurait contrainte en la poussant sur un lit. La victime aurait réussi à s’échapper en prétextant vouloir un verre d’eau. Un moment d’angoisse intense qu’elle décrit comme marqué par « la méchanceté dans son regard ».
A lire aussi : RDC : des personnels de l’OMS accusés d’agressions sexuelles
Un signal immédiat et une procédure exemplaire
Peu après l’agression présumée, la paroissienne s’est confiée à l’évêque de Belfort-Montbéliard. Ce dernier, suivant une démarche saluée pour sa transparence, a immédiatement signalé les faits au parquet. Une enquête a été ouverte, menant à la suspension du prêtre par l’Église.
Cependant, l’accusé, retourné au Togo sous prétexte de cérémonies de deuil familial, a refusé de se présenter devant la justice française. Son absence au procès, justifiée par son avocate pour des « problèmes de santé », a conduit le tribunal à statuer en son absence.
Une ferme condamnation et des sanctions exemplaires
Reconnu coupable, le prêtre a écopé de 12 mois de prison ferme, assortis d’un mandat d’arrêt. En plus de cette peine, il est définitivement interdit de résider en France et d’y exercer une quelconque fonction religieuse. L’accusation a également obtenu une indemnisation de 3 000 euros pour la victime.
Pour cette dernière, cette condamnation est une victoire symbolique. Elle nourrit l’espoir que ce jugement empêchera d’autres agressions au sein de la paroisse.
L’Église face à ses responsabilités
Cette affaire soulève une nouvelle fois la question de la gestion des abus au sein des institutions religieuses. Si l’Église de Belfort-Montbéliard a réagi rapidement, cette situation met en lumière la nécessité de mécanismes de prévention renforcés pour protéger les fidèles.
Alors que le prêtre reste hors de portée des autorités françaises, son avenir semble scellé : l’interdiction d’exercer ses fonctions religieuses et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles marquent une fin de carrière pour ce religieux autrefois respecté.