Pretoria veut marier ses opérateurs envers et contre tous


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L’Etat sud africain a décidé de fusionner deux sociétés de télécommunications, Transnet et Eskom afin de créer un deuxième opérateur national en 2002. Une erreur selon une expertise d’un bureau d’étude international. Qui juge que les futurs mariés n’ont rien à se dire.

La fusion des deux gros opérateurs des télécommunications sud africains Transnet et Eskom est attendue pour l’an prochain. Les décideurs de Pretoria en attendent beaucoup afin de consacrer leur place de leader sur le contient. Or, dans un rapport de plusieurs centaines de pages, un bureau d’étude international, la Deutsche Bank, prévient : cette fusion est une erreur. Les synergies sont insuffisantes. Douche froide au ministère.

Cette fusion permettrait, dès mi 2002, une concurrence nationale avec le principal opérateur du pays, Telkom, tout en confortant l’Afrique du Sud à sa place de leader des télécommunications sur le continent noir.

Dans son rapport, la Deutsche Bank estime que les réseaux de communication, les systèmes de transmission et de distributions de ces deux entités ne sont pas compatibles. Pour ne pas avoir diversifié leurs offres à temps, Transnet

et Eskom risqueraient de constater des doublons concernant le personnel, le nombre de plates-formes d’appel et surtout, les clientèles ciblées.

Management innovant

Elle fait valoir qu’à l’instar de 78% des sociétés du secteur analysées à travers le monde, les gains en valeur ne sont pas assurés. En cause : les investissements nécessaires pour développer les télécommunications dans la région exigent avant tout un management innovant. Faute de quoi la complexité de l’opération et l’importance des moyens engagés augmenteraient les risques dans les mêmes proportions.

En clair : les deux entités devront mettre en évidence de nouveaux modèles commerciaux, intégrer d’autres partenaires et opérer des coupes sombres dans les dépenses salariales pour fusionner dans des bonnes conditions.

Or les deux sociétés ont investi des milliards de rands dans le développement des NTIC, notamment pour gagner des parts de marché dans les pays voisins. Ce qui obère leurs capacités d’investissement, nécessaires pour réussir leur rapprochement.

Les conclusions de la Deutsche Bank font écho à nombre d’actionnaires minoritaires qui ont maintes fois répété que les synergies entre les deux sociétés sont insuffisantes et qu’il faut aller chercher ailleurs les compétences complémentaires. Mais l’Etat sud africain (majoritaire) en fait une question politique et fait donc la sourde oreille.

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