Présidentielles en Mauritanie : Un scrutin décisif


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Mouhamed Ould Gazouhani, Président de la Mauritanie
Mouhamed Ould Gazouhani, Président de la Mauritanie

Demain, les Mauritaniens se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président. Avec sept candidats en lice, ce scrutin s’annonce capital pour l’avenir politique du pays. Le président sortant, Mohamed Ould Ghazouani, brigue un second mandat après une première élection en 2019. Face à lui, Biram Dah Abeid, militant anti-esclavagiste, constitue son principal adversaire.

Biram Dah Abeid dénonce la gestion du pays par Ghazouani et met en avant les droits humains comme enjeu central. Entre les deux hommes, le scrutin s’annonce serré.

Les droits humains au cœur de la campagne

La campagne électorale a été marquée par des accusations de corruption et de mauvaise gestion. Biram Dah Abeid a fortement critiqué le président sortant. Il affirme que « la population a faim et soif, le chômage a ruiné la jeunesse ». En outre, il dénonce une culture de « corruption, de pillage des richesses et de répression de la population ». Les droits humains, notamment la question de l’esclavage, ont été au centre des débats. Abeid, militant noir, insiste sur la nécessité d’éradiquer l’esclavage encore présent en Mauritanie.

Cependant, le président sortant bénéficie d’un soutien considérable. Ghazouani, ancien chef de l’armée, a consolidé sa position avec une victoire écrasante de son parti El Insaf aux élections législatives de l’année dernière. Avec 107 des 176 sièges de l’Assemblée nationale, sa réélection semble probable. De plus, l’absence de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, emprisonné pour « enrichissement illicite » et « blanchiment », renforce la position de Ghazouani en tant que favori.

Les candidats en lice et l’enjeu démocratique de la présidentielle

Outre Ghazouani et Abeid, cinq autres candidats se présentent à l’élection présidentielle. Parmi eux, on trouve Mohamed Lemine Murtaji Ould Wafi, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, Mamadou Bocar Ba, Outama Soumaré et Mouhameden M’Bareck. Ces candidats cherchent à mobiliser les électeurs avec des promesses de justice sociale, de lutte contre la corruption et de réformes pour une plus grande égalité.

L’élection de demain est également un test pour la démocratie en Mauritanie. Depuis son indépendance en 1960, le pays a connu plusieurs coups d’État. Cependant, la première transition démocratique a eu lieu en 2019 avec l’élection de Ghazouani. Ce scrutin représente donc un grand défi pour le pays. La Mauritanie espère enchaîner une deuxième dévolution pacifique du pouvoir entre deux présidents élus.

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