Présidentielles au Togo : l’UFC enfin dans la danse


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Plus d’une semaine après le démarrage de la campagne électorale, l’Union des Forces de Changement (UFC), le porte flambeau de l’opposition à l’élection présidentielle du 4 mars prochain, ouvre timidement son chronomètre de campagne électorale.

Notre correspondant au Togo

« Nous avons eu des discussions, non pas avec des responsables de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), mais avec des experts qui nous ont convaincus de retourner dans le processus et que des dispositions sont en train d’être étudiées pour que les revendications que nous avons formulées soient prises en compte. Non pas totalement, mais pour que la transparence soit garantie », a déclaré, samedi, le candidat de l’UFC à la présidentielle, Jean-Pierre Fabre.

Aux premières heures de la matinée, l’on pouvait constater l’affichage de quelques affiches et posters géants du candidat Jean-Pierre Fabre, surtout à Bè, le fief réputé de l’opposition. Plusieurs artères, et surtout le boulevard circulaire de Lomé connaissait une animation inhabituelle. Les sympathisants du parti, tout de jaune vêtus, parcouraient les coins et ruelles de la capitale pour convaincre les réticents à rejoindre « le candidat du changement ».

Quatre petits partis de l’opposition apportent leur soutient à l’UFC. Cette union sacrée dénommée FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement) réunit l’ADDI, le PSR, l’Alliance, et Sursaut-Togo de Koffi Yamgnane. L’ancien Premier Ministre Agbéyomé Kodjo a préféré aller en solo dans cette aventure. Le candidat du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), Me Yawovi Agboyibo, et la candidate Brigitte Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), qui avaient entre temps renoncé à la conquête du pouvoir, sont tous deux revenus dans la course électorale.

« Je suis persuadé que la raison finira par prévaloir, et que certains qui aujourd’hui préfèrent faire cavalier seul, comprendront la nécessité de la démarche de l’UFC, et viendront se rallier au front », a estimé Jean-Pierre Fabre.

Des revendications plus ou moins satisfaites

«Nos revendications, à savoir celles concernant le bulletin à souche avec numéro séquentiel et l’authentification des bulletins de vote ont été satisfaites par la Céni », a déclaré Binafame Kohane, le porte-parole du CAR. L’opposition conteste la révision express des listes électorales et dénonce notamment le refus des nouvelles inscriptions, et demande la reprise de l’opération de révision des listes électorales et l’authentification des bulletins de vote.

Faure Gnassingbé, le candidat du RPT a lancé sa campagne jeudi à Atakpamé (localité située à 300 km de Lomé) devant des milliers de militants. « Ne vous y trompez pas, tout commence maintenant et de façon déterminante le 4 mars. C’est cette élection qui va déterminer l’avenir de notre pays », a lancé le Président sortant. Il a saisi l’occasion pour avertir la classe politique, afin qu’elle arrête son « hypocrisie » concernant ceux qui incitent à la violence. « Je ne montrerai aucune faiblesse vis-à-vis de ceux qui auront la malsaine tentation, la dangereuse tentation de perpétrer à nouveau des actes de violence. Il n’y aura pas de faiblesse pour ces gens là, la justice fera son œuvre. Ils seront arrêtés et jugés s’ils se hasardent à semer encore la violence au Togo. Je ne peux pas accepter que dans notre pays, un mouvement illégal ait encore pour slogan « l’alternance ou la mort ». Non ! Rien ne vaut la vie d’un seul togolais, pas même l’alternance ! », a-t-il lancé.

Quand bien même les Togolais espèrent encore un consensus au sein d’une opposition divisée, ils sont également nombreux à afficher leur déception face à ce cafouillage et ces mésententes qui font l’affaire du candidat sortant Faure Gnassingbé, qui doit sûrement se frotter les mains.

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