Alassane Ouattara, président ivoirien depuis 2011, laisse planer le doute sur une possible candidature en 2025. Tandis que l’opposition se prépare, le chef de l’État évoque son désir de « continuer à servir » son pays, ravivant les débats sur sa succession et les enjeux politiques à venir.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a récemment exprimé son souhait de continuer à contribuer à l’avenir de son pays, tout en maintenant le suspense autour de sa candidature à la présidentielle de 2025. Une annonce qui ravive le débat politique et suscite des interrogations.
Une déclaration sous le sceau de l’hésitation
Jeudi dernier, lors de ses vœux au corps diplomatique, le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a confié son « désir de continuer à servir » la Côte d’Ivoire. Toutefois, il a précisé ne pas avoir encore pris de décision quant à sa candidature pour un quatrième mandat à l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. « À la date d’aujourd’hui, je n’ai pas encore pris de décision. Mais je peux vous rassurer que je suis en pleine santé et désireux de continuer à servir mon pays », a-t-il affirmé sous les applaudissements de son gouvernement.
Alassane Ouattara, âgé de 83 ans, avait déjà exprimé en 2020 sa volonté de céder la place à une nouvelle génération. Cependant, le décès soudain de son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, avait bouleversé ses plans, le contraignant à briguer un troisième mandat. Depuis, le débat sur sa succession reste ouvert. Lors de son discours, il a évoqué l’existence d’une « demi-douzaine de candidats potentiels » au sein de son parti, sans pour autant en divulguer les noms.
Une candidature qui divise
Depuis 2024, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) multiplie les appels à la candidature de M. Ouattara, le qualificatif de « candidat naturel ». Pourtant, une telle décision pourrait raviver les tensions dans un pays marqué par des crises électorales majeures, notamment celle de 2010-2011, qui avait coûté la vie à environ 3 000 personnes.
Pendant que le président entretient le mystère, plusieurs figures de l’opposition se préparent pour l’échéance de 2025. Laurent Gbagbo, investi par le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), fait face à une inéligibilité judiciaire, tandis que son ex-épouse, Simone Ehivet Gbagbo, a également annoncé sa candidature. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dirigé par Tidjane Thiam, n’a pas encore désigné son candidat, bien que l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon ait déjà manifesté ses ambitions.
